jeudi 22 octobre 2009

Se passer de Windows 7

Le jour de la sortie officielle de la mise à jour de Windows Vista, vendue sous le nom de Windows 7 (seven), les media se sentent un peu obligés de relativiser, une fois n'est pas coutume ! Ce qui nous change de la servilité habituelle de pas mal de journalistes, quand ils étaient en face de l'homme le plus riche du monde (Bill Gates). Y aurait-il un lien de cause à effet ? Depuis que Steve Ballmer a pris les commande de Microsoft, les commentaires ont un peu plus de recul. “Un nouvel échec serait impensable pour lui”, comme le dit Anthony Morel (BFM radio). Voici ce qu'écrit BFM sur son site* : Après l'échec de Vista, cette sortie prend des airs d'épreuve de vérité pour le groupe. Les nouveautés et les enjeux de ce lancement. Le défi pour Microsoft : faire oublier les bugs de Windows Vista avec un nouveau système d'exploitation qui en reprend tous les fondamentaux. Windows 7 est basé sur le même noyau technologique que son aîné... dont il tente de corriger les problèmes majeurs !
Alors, faut-il se passer de Windows 7 ? La plupart des entreprises vont se dépêcher d'attendre ! Le grand public qui a besoin de renouveler son matériel se verra fourguer Windows 7 avec sa nouvelle machine, comme ce fut le cas pour Vista. A l'usage, il nous dira ce qu'il en pense et si c'est (enfin !) un bon système ? Faut-il se passer de Windows tout court ? Comment le faire ? C'est possible, mais c'est soit plus cher soit plus compliqué, en apparence du moins.
Plus cher ? Si on passe à Mac OS, en réalité le logiciel système est même moins cher en général. Simplement, Microsoft a tendance à le copier… mal pour le vendre plus cher et plus tard. Snow Leopard est la version actuelle de l'OS du Mac : sa mise à jour depuis Leopard est facturée 29€. Comme Windows 7 par rapport à Vista, Snow Leopard est plus léger que Leopard, mais ne coûte pas 119€, dans toutes les boutiques**.
Plus cher à l'achat, car le système est fourni avec la machine, et la machine est fabriquée par Apple, exclusivement. Apple ne propose pas d'ordinateur entrée de gamme et veut maintenir ses marges, avec peu de produits, ce qui n'est pas le cas des grands fabricants de PC, qui peuvent perdre de l'argent sur certains modèles et se rattraper sur d'autres. Plus cher in fine ? Non, car le prix total de revient et d'utilisation est comparable ou meilleur, selon les études, en tenant compte de la vie complète du produit, jusqu'à la revente de l'ordinateur dont la cote se maintient bien mieux que celle des PCs.
Par ailleurs, petit à petit, avec la progression de sa part de marché, Apple baisse ses prix. La fameuse “taxe Apple” n'est plus vraiment en vigueur, contrairement à ce que Gizmodo écrit sur 20minutes.fr ! Le titre de l'article original est “Mac Tax Repealed: New MacBook Meets or Beats Windows 7 PCs”. Or "repealed" signifie "abrogé(e)" ! L'auteur a comparé le nouveau MacBook 13 pouces avec ses équivalents ultra-portables motorisés Windows (Dell Studio XPS 13, Samsung Q320 et Acer Aspire 3935). Conclusion : Apple se bat à armes égales sur ce terrain, en tous cas***.
Plus compliqué ? C'est ce que craignent — souvent à juste titre — les personnes qui passent à Linux. Seuls les passionnés occultent les efforts de désapprentissage des habitudes de Windows et les processus propres au monde linuxien et OpenSource. Telle une secte, Microsoft a tellement conditionné les utilisateurs, en verrouillant l'OS sur tous les ordinateurs personnels (sauf ceux d'Apple), que ces accros ont beaucoup de mal à s'adapter à un environnement plus sain et plus efficace, qui est celui du monde Unix.
Alors, s'en passer ? Pour les personnes équipées, pas de problème ! Il est urgent d'attendre… Pour les nouveaux acquéreurs, la question du choix du système n'est pas la bonne, car il n'est généralement pas possible de se passer de Windows. Les logiciels métiers, verticaux, etc. sont souvent uniquement disponibles en version Windows. Certes, les éditeurs s'ouvrent au Mac ou y reviennent. Certes, les solutions en ligne se développent à grande vitesse. Donc, il faut souvent Windows aussi sur sa machine. Peu importe ensuite que l'on opte pour un PC avec Windows pré-installé (immense majorité des cas, sauf quelques mini-PC sous Linux) ou un Mac avec Mac OS X pré-installé. Dans le premier cas, on peut ajouter une version populaire de Linux ; dans le second, on peut installer une version récente de Windows (depuis Vista SP2), puisque les Macintosh produits depuis bientôt 4 ans savent faire fonctionner les 2 systèmes, et la plupart des autres, comme Linux.
Au moment du choix, la vieille gué-guerre Mac contre PC ne sera peut-être pas celle que l'on imagine, ainsi que l'explique très bien l'article “L'éternelle guerre Mac contre PC. Microsoft vous pousse à acheter des PC, non pas parce qu'ils sont plus performants que les Mac, mais parce qu'ils sont moins chers”, dans lequel on comprend qu'on n'achète pas une somme de caractéristiques techniques, mais un ensemble complet (matériel et logiciel) et que le choix de chacun est parfaitement respectable, en fonction de ses besoins et moyens de départ. Ensuite, les choses peuvent évoluer considérablement et faire basculer certains de Win à Mac, très rarement le contraire.
(*) pour écouter 4 sujets très courts sur BFM : Sortie en grande pompe pour Windows 7
(**) plus fort que le prix des carburants sur autoroute — qui varie de 1 à 2 centimes, en général (vive la concurrence) — nous avons le prix quasi-uniforme pour les différentes versions de Windows 7 : Où acheter Windows 7 au meilleur prix ? (sic !)
(***) voir le comparatif et l'article américain : Mac Tax Repealed: New MacBook Meets or Beats Windows 7 PCs

lundi 19 octobre 2009

Jacques Marseille invité du Forum interclubs d'entreprises : les atouts de la France, après la crise

Vendredi 16 octobre, se tenait à St Estèphe le 4ème Forum interclubs d'entreprises de la Gironde. Il était organisé par le Club des entreprises du Médoc, présidé par Laurent Cadusseau très désireux de faire connaître les entreprises du Médoc. Après un buffet très bien fourni et convivial, qui a permis à nombre de personnes de se retrouver ou de faire connaissance, l'après-midi a été consacrée à 3 ateliers*, suivis d'une dégustation de St Estèphe, puis de la conférence de Jacques Marseille.

J'imagine que les hôtes ont été un peu déçus par le nombre de présents, alors qu'ils avaient davantage d'inscrits, comme en témoigne le nombre de badges restés à l'accueil. Ceci est d'ailleurs un point commun avec la Journée de l'Ecomomie (JEA), un mois plus tôt. L'éloignement a peut-être joué, car ce territoire aux vignobles prestigieux, est à 1h30 de la plupart des autres lieux des différents clubs d'entreprises.

Quoi qu'il en soit, le clou de ce Forum était l'intervention du grand témoin, Jacques Marseille, qui se présente comme "historien de l'économie". L'universitaire connu (professeur à la Sorbonne), auteur de nombreux livres et intervenant à la radio (Europe 1) ou à la télévision (France 5), a su captiver l'auditoire, en fin de journée. Autre point commun avec la JEA : la présence en fin de journée d'Alain Rousset, Président de la région Aquitaine, venu clôturer la journée ; lors de chacun des événements, le conférencier — Jean-Marc Daniel le 17 septembre, Jacques Marseille le 17 octobre — insistait sur le fait que ce sont les entreprises qui créent la richesse et alimentent la sphère publique.

En tous cas, nul doute que Jacques Marseille a redonné du baume au cœur à la majorité des participants ! Dans la vidéo, je n'ai repris que quelques extraits de plus d'une heure de conférence. Pour écouter la quasi totalité de son intervention, vous pouvez lancer le fichier audio ci-dessous (57 mn).




En résumé :
• la crise qui nous a frappée est tout ce qu'il y a de plus banal :
- une nouvelle crise survient en moyenne tous les 7 à 8 ans (les 3 dernières étant celles de 1987, de 1995 et de 2001),
- la durée moyenne d'une crise (sauf celle de 1929) est de 16 à 23 mois, la crise actuelle se terminerait donc maintenant,
- les crises ont pour origine la cupidité et l'amnésie,
- la prochaine crise viendra de la nouvelle bulle qui se crée : la dette de l'état !
- la mondialisation a considérablement créé de richesses,
- contrairement à 1929, les réserves de croissance existent avec les pays émergents,
• la France a des atouts importants pour s'en sortir :
- elle est la 5ème puissance mondiale (dans quelques années, elle va dépasser l'Allemagne, puis se fera dépasser par l'Inde, le Brésil et peut-être la Russie),
- la France est le 5ème exportateur mondial,
- la balance commerciale est un indicateur trompeur, car les grandes entreprises fabriquent à l'étranger les produits vendus à l'étranger,
- nous sommes le premier pays exportateur agro-alimentaire,
- les exportations annuelles de produits alcools, vins et spiritueux représentent 147 Airbus A320 et 273 TGV,
- mieux vaut miser sur le vin que sur l'Airbus qui sera inévitablement copié par les Chinois,
- nous sommes le quatrième exportateur mondial de services,
- les travaux publics comptent trois entreprises françaises dans les 5 premiers groupes mondiaux (Vinci, Eiffage, Bouygues),
- les investisseurs étrangers apprécient particulièrement la France et s'intéressent à nos PME,
- la France reste la première destination touristique mondiale,
• les français — champions du monde de la consommation des antidépresseurs — devraient se rendre compte des atouts de la France :
- le taux de natalité est le plus fort d'Europe et compte pour plus de 60% de l'excédent de croissance démographique (l'Allemagne va se retrouver en dessous de sa population de 1913, et nettement plus vieillissante),
- la géographie de la France (ouverture vers l'Atlantique et la Méditerranée, liaison avec la Grande-Bretagne par le tunnel, etc.),
- l'agriculture et la production alimentaire,
- l'attractivité de la marque "France" pour tous les peuples qui s'enrichissent (le luxe, la gastronomie, le vins, les architectes français, le tourisme, la culture),
- le capitalisme familial et l'édredon social qui favorisent la localisation des services.

(*) Le premier, animé par Jean-Marc Urrutibehety, président de l'interclubs, était surtout centré sur le développement des entreprises, avec notamment un point sur les aides européennes. Le second, animé par Alain Ribet, était une présentation de quatre entreprises médocaines, avec vidéos et témoignages. Le troisième a permis aux sponsors de rappeler leur action proche des entreprises : les experts comptables du réseau CER France et les conseillers de la Banque Postale.

lundi 12 octobre 2009

Viadeo à Bordeaux

Une initiative du réseau professionnel le plus répandu en France : mieux se faire connaître dans 8 grandes villes, dont Bordeaux. C'était le jeudi 8 octobre et la rencontre était organisée avec l'Echangeur Bordeaux Aquitaine, dans une salle surchauffée, tout en hauteur, prêtée par l'Institut des Saveurs, dans le complexe formation de Bordeaux-Lac.

Frédéric Chancholle (que j'avais vu la veille à Paris, au Salon des micro-entreprises) nous a présenté un certain nombre de fonctions de Viadeo qui n'étaient pas forcément connues de tous : par exemple, la possibilité de créer un hub privé. Surtout, il a expliqué comment optimiser son profil Viadeo, notamment en ajoutant une photo, ce que trop de personnes oublient, et on les consulte deux fois moins. Voir le compte-rendu de Claire Decroix (Retour sur un Viadeo Tour plebiscité) qui avait introduit la rencontre avec une utile introduction sur les réseaux sociaux.

Après Viadeo, c'était le tour de Jean-Etienne Durand, gérant de Wopata, toute nouvelle société bordelaise, spécialisée dans les applications web et mobiles. Quel plaisir d'avoir une présentation élégante, claire, avec peu de mots ! Tout le contraire des tristounets slides habituels dits "PowerPoint". Il faut dire que c'était fait avec Keynote, l'équivalent Mac, que j'ai la flemme d'utiliser… Comme quoi, Microsoft a atteint par contagion la quasi-totalité des personnes qui ont une présentation à faire ! Wopata ira loin — je l'espère —, car cette société a compris la valeur ajoutée à fournir aux entreprises pour profiter au mieux du web et sait l'expliquer simplement.

Pour finir, nous avons eu le témoignage de Susana Avila, que les membres du club BE33 connaissent bien, pour sa fraîcheur expressive et communicative (¡ Hola, Susana, que tal !). A propos du BE33, nous avons noté — avec Luc Deleplanque et Kathryn Larcher — le loupé de Viadeo qui n'a contacté qu'un seul club affaires pour proposer de terminer la session avec un pot ou une soirée réseau.


samedi 10 octobre 2009

Le conseil d'un expert en cybercriminalité : ne pas utiliser Windows pour consulter ses comptes bancaires


Lue dans MacPlus, ce jour, l'information selon laquelle un enquêteur de la police de Sidney fait "une recommandation simple pour éviter les problèmes au moment de consulter l’état de son compte bancaire sur internet : ne pas utiliser Windows. [Et de conseiller] de consulter son compte sur un ordinateur sous Linux ou directement depuis un iPhone ! Cette déclaration ne s’est pas faite au hasard : le gouvernement australien compte en effet interdire l’accès et la consultation d’un compte bancaire aux systèmes d’exploitation mal ou peu sécurisés."

Pas sympa pour Steve Ballmer, qui essayait de promouvoir, auprès des PME et micro-entreprises, une plus grande diffusion des PCs (comme s'il en vendait !) et de l'utilisation d'internet (comme s'il partageait les valeurs et les normes du web !).

Voir le billet d'hier : TPE, micro-entreprises, un terrain de chasse moins facile pour Microsoft

vendredi 9 octobre 2009

TPE, micro-entreprises, un terrain de chasse moins facile pour Microsoft

Steve Ballmer, mardi dernier à Paris, jouait au VRP de Microsoft, en mettant en avant Windows 7, ainsi que le système Windows Phone qui va équiper les téléphones concurrents de l'iPhone et favoriser le développement des applications pour les mobiles qui le choisiront. Dans la vision de Microsoft, il y a aussi la convergence avec la télévision et le "cloud computing*". On ne sait pas s'il croit à ce qu'il dit ! Windows 7 est parait-il enfin au niveau de Mac OS X (Snow Leopard), iPhone OS est encore loin devant… Pourtant, il rappelle que la vision de départ de sa compagnie (avec Bill Gates) était d'avoir un PC dans chaque foyer et chaque bureau. Mais plus de 30 ans après, l'ogre de Redmond a perdu le sens de l'innovation ! Depuis des années — depuis toujours diront certains — Microsoft copie, reprend les idées des autres. C'est ce qui a fait le succès planétaire de Bill Gates, quand il a trouvé chez Apple les clés pour développer son système Windows. (voir ou revoir l'extrait de Capital sur M6 ou l'extrait du documentaire sur les cinglés de l'informatique, à la fin de ce billet, qui raconte la suite de la prise de pouvoir de Microsoft sur les ordinateurs personnels).

Même Laurence Parisot s'ennuyait un peu à l'écouter ; on la voit un moment papoter avec le célèbre PKM**. A un autre moment, elle a posé une question à "Steve" à propos de ce que faisait Microsoft pour éviter aux entreprises de tomber dans ce qu'Alain Finkelkraut appelait "l'internet poubelle". Notre caricature d'américain moyen a répondu par le contrôle parental (quel rapport !) et avec les progrès en matière de sécurité de son navigateur, qu'il n'a même pas osé nommer ! Tellement il a honte du navigateur le plus pourri du monde, pré-installé sur les ordinateurs "motorisés" par Windows !?

C'est après que la "guest star" soit partie, accompagnée de ses gardes du corps, que Laurence Parisot a corrigé les propos de l'impérialiste du logiciel, en expliquant qu'en France même les petites entreprises étaient informatisées et connectées.

Petit montage de la conférence, animée par Bénédicte Tassart (RTL).

Extrait (8 mn) du documentaire américain datant de 1996, traduit en français :


Commentaire : déjà l'informatique se préparait à la révolution de l'internet, qui commençait tout juste à être visible du grand public. Pendant encore quelques années, Microsoft a vécu des jours heureux avec les versions ultérieures de Windows, principalement la branche dite NT, aboutissant à XP. Ensuite, Vista a été l'échec marketing retentissant que l'on connaît. Entre temps, Steve Jobs a repris les commandes d'Apple, lui évitant une fin programmée. Il a effectué un virage à 180°, en changeant complètement le système d'exploitation, à partir d'un noyau Unix, puis en adoptant les puces de toute l'industrie, permettant au Mac de faire tourner les différents systèmes (Mac, Windows, Linux). Il a créé l'iPod, puis l'iPhone et continue de développer l'excellence de ses ordinateurs et de son OS. Et le Mac progresse à nouveau en part de marché inexorablement, rentrant "par le haut", avec de plus en plus d'influenceurs qui l'utilisent à la maison et l'utilisent de plus en plus, à côté des PCs en entreprise.

(*) "cloud computing" est encore un de ces concepts qui aurait dû être traduit dès le départ en bon français ! Wikipedia ose "l'informatique dans le(s) nuage(s)" ! On sait bien que les informaticiens le sont parfois ! Il vaudrait mieux dire "l'informatique en ligne" ou "l'informatique sur le web", puisque ce sont à la fois les données et les applications qui sont en ligne, sur des réseaux et serveurs distants.

(**) Pierre Kosciusko-Morizet, président de Priceminister et de l’Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne)