“Le portage étant une pratique et non un statut, il s'y fait un peu tout et n'importe quoi. C'est le Far West”, a déclaré Laurent Coquelin, chargé de mission Professionnels autonomes à la F3C (Fédération CFDT communication conseil culture), à Libération (Travailleurs portés, les salariés de l'ombre - Le portage, solution intermédiaire entre salariat et travail indépendant, reste une pratique mal encadrée, où les dérives sont nombreuses. Article de Stéphanie PLATAT, lundi 19 mars 2007).
Beaucoup de "n'importe quoi" donc, et pour la grande majorité des entreprises !! Quelles sont les pratiques douteuses ou, à tout le moins, mauvaises ou insuffisantes ?
• le délit de marchandage et l'apport d'affaires sont deux déviances graves : voir l'exemple de l'article de Libération titré = “Employeur fantôme”,
• la fragilité financière du porteur : pas de caution bancaire pour les salaires (comme l'exige l'adhésion au principal syndicat du secteur, le SNEPS), craintes sur la solvabilité de l'entreprise (capital social très faible, identité, voire même adresse non vérifiable), pas d'assurance civile professionnelle automatique,
• un marketing bas de gamme : promotion sur un faible taux de gestion, une formule soit-disant "low cost" (souvent un chiffre trompeur, une fois qu'on a demandé une simulation réelle de revenus et de salaires), services réels facturés en sus,
• le versement d'un salaire subordonné au règlement du client : illégal, car toute société de portage salarial doit obligatoirement déclarer et établir un contrat de travail à son intervenant au plus tard le premier jour de sa mission ; d'autre part, chaque mois travaillé, un bulletin de salaire doit être établi et un salaire doit lui être réglé (salaire conventionnel, suivant accord d'entreprise, comme toutes les entreprises du SNEPS),
• et bien d'autres encore, comme par exemple le non remboursement de la TVA récupérée par le porteur, sur les frais de fonctionnement du consultant salarié : des montants qui restent chez le porteur et passent sous le nez du salarié !!
En attendant la suite des initiatives des "porteurs sérieux", notamment dans le cadre de l'Observatoire Paritaire du Portage Salarial, et les futures actions du nouveau gouvernement, la meilleure recommandation consiste à :
1. comparer les coûts complets, pas les taux affichés (comme les crédits bancaires ou les réductions à moins x% des commerçants en ligne ou GMS !),
2. étudier attentivement les services et prestations proposés (plateforme de gestion, assistance, présence, suivi, etc.),
3. penser à l'avenir, avec le maintien ou le développement de son réseau, de son savoir-faire et de son offre de service : le plan de formation pour les consultants salariés, la mise en relation (Clubs, réseaux, etc.),
4. interroger des salariés réels, pas seulement ses représentants, pour vérifier notamment la solidité et la réactivité du porteur.
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