En échangeant avec d'autres blogueurs, dans le réel comme dans le virtuel, on réalise que les choses vont et viennent : on y passe beaucoup de temps, puis on met de côté ou on abandonne carrément. D'où ma question à ceux d'entre-vous qui utilisent le “web 2.0” : avez-vous ressenti une dépendance à un moment ou à un autre ?
L'exemple de la montée en puissance du web dit "social" est assez significatif. Pas mal de consultants, prestataires individuels et autres chercheurs de pistes — côté emploi ou côté mission — se sont engouffrés dans les réseaux de réseaux. Après Viadeo, Linkedin et autres, a débarqué la mode Second Life, puis "Fesse book", comme disent les méchantes langues ! Les "réseauteurs" ont investit du temps en virtuel ou en réel : en virtuel, pour envoyer des messages parfois très dispersés ; en réel, pour rencontrer physiquement les communautés auxquelles ils se sont identifiés, pour essayer de créer du vrai lien social.
Comme toujours, les limites sont humaines :
• D'abord, l'investissement en temps, considérable pour bloguer sérieusement, pour réseauter en rencontrant les autres. Car, le nombre de soit-disant “amis”, au compteur des sites sociaux, n'est rien d'autre qu'un chiffre sans signification. Lorsqu'il dépasse les 100 ou 150*, notre cerveau et notre mode de fonctionnement de modestes humains (la gestion du temps notamment) fait que nous ne pouvons plus les intégrer, ni en faire quelque chose.
• Ensuite, le besoin de se re-concentrer, pour éviter la dispersion improductive — voire compulsive pour certains—, comme ceux qui sont passés du jeu vidéo de leur jeunesse aux avatars, profils et blogs de leur nouveau contexte professionnel.
Pour autant, il y aura toujours ceux qui savent commercer naturellement avec les autres. Le medium web (social ou pas) n'est qu'un moyen pour démultiplier les choses, et pour accélérer certains contacts que les cercles de la vie réelle auraient pu ralentir, masquer ou bloquer.
Je me disais qu'il y avait là pour certains une chimère — l'illusion de la tribune et de la visibilité professionnelle pour qui n'a pas un projet solide, sérieux et original — et pour d'autres une addiction — la quête d'un lien social, peut-être déficient, ou la poursuite d'un graal inaccessible.
Et, ce matin, je tombe sur la chronique de Jacques Attali sur Europe 1.
Pour écouter la chronique (3 mn 40) :
Que dit l'excellent Attali ? Il nous raconte les ravages des méthamphétamines, une des principales drogues en usage aux Etats-Unis. Extrait : “Les méthamphétamines sont des médicaments, parfois prescrits sur ordonnance, et qui peuvent être avalés, reniflés, injectés en piqûre ou encore inhalés. Les dangers de cette drogue sont importants, car elle rend euphorique, agressif et augmente la confiance en soi. Il y a 30 millions de consommateurs dépendants, principalement aux Etats-Unis.”
C'est surtout sa conclusion qui nous intéresse ici, car il nous dit que ces drogues, “symboliques de la modernité, aident à s'inscrire en apparence dans un monde de compétition, de tension, d'exaltation, dans un monde où la sensation immédiate remplace le projet”.
Ma conclusion est double : (1) sans vision et sans projet, le zapping internet, entre lecture et écriture, ne mène nulle part ! (2) en matière d'exposition, il faut sans doute raison garder, trouver le bon équilibre, pour profiter des apports indéniables du “ouèbe deux”, sans pour autant tomber dans les pièges d'un marketing parfois abusif. L'exemple de Facebook est révélateur : lire par exemple l'article du Figaro : Facebook rêve de vendre votre vie privée.
(*) Pourquoi n’avons-vous pas plus de 150 amis? La réponse sur ce blog.
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