mardi 28 avril 2009

Le buzz et la bouse


La grande maladie post-bulle internet c'est la persistance des idées de création d'entreprise fondées sur l'économie de crise. Un exemple parmi tant d'autres : Stéphane Boukris. Ce personnage sait faire du buzz, peut-être pas des affaires. Au moins, il sait se vendre.

Qui est-il ? Diplômé de l'EPSCI (ESSEC), il obtient en 2007 son Mastère Spécialisé en "Innovation et Entreprenariat" du groupe ESCP-EAP, puis travaille en Californie à la Warner dans les produits dérivés. Rentré en France il écrit et compose un spectacle musical, puis se lance dans la création de ce qu'il appelle "le premier marché des services à domicile", sous la marque Staaff. Staaf, qui n'a pas publié de bilan, devient Tboks un an plus tard. Que veut dire "Tboks" ? "T pour Talents et boks pour boite (box) : la boîte à talents !".

Quelle est l'activité ? C'est un service de mise en relation entre des particuliers qui ont besoin de services et les personnes qui les proposent. Ces dernières sont appelées des "experts" : ça fait plus chic ! Et on peut les payer en Chèques Emploi Service Universel (CESU) si ce sont des services à domicile, sinon on est invité à se déclarer comme auto-entrepreneur. La belle affaire ! Quand on ne trouve pas d'idée créatrice de valeur, on se replie sur une idée destructrice de valeur ! Car, le client est tenté de chercher le moins-disant, naturellement. Plus de fidélisation de la personne dont on aura apprécié les services : on essaie de trouver une autre personne sur le net.

Dans une interview, Stéphane Boukris parlait de la loi Tépa qui "permet aux personnes assujetties à l’ISF de déduire une grande partie de cet impôt en investissant dans une PME innovante, ce qui facilite les levées de fond pour des jeunes entrepreneurs". Et c'est là qu'on retrouve le syndrome des années "bulle internet", sauf que ce ne sont plus les "business angels" qu'on cherche à attirer mais les contribuables qui payent l'ISF, statistiquement surtout des gens pas forcément très riches, conseillés par leur banquier et qui cherchent de la défiscalisation.

Sa dernière aventure a beaucoup fait parlé de lui : Faismesdevoirs.com, un site qui a très vite fermé suite à la polémique qu'il a suscitée. Petite mise à jour, si nécessaire : ici, ici, ici et ici.

Aux dernières nouvelles, il s'est fait embaucher chez Rentabiliweb, justement pour travailler sur le projet du Groupe en matière de soutien scolaire, "afin de développer une offre de E-learning et de E-conferencing". (voir le communiqué).

La boucle est bouclée : il a fait beaucoup de buzz, il est tombé dans la bouse, et on la ramassé(e) !!

Aucun commentaire: