mardi 1 décembre 2009

Comment adresser la problématique avec le savoir-être du facilitateur ?

Jargonnons, jargonnons, il en restera toujours quelque chose ! Le linguiste qui sommeille en moi se révolte régulièrement contre le sabir envahissant partout dans les media, les colloques,… Une véritable "problématique", comme dirait l'autre !! Comment l'adresser ? C'est toute la question ! Peut-on la solutionner ? Je me marre …

C'est Jean-Loup Chiflet qui passe en revue un choix d'expressions et de mots parfaitement horripilants que nous employons tous un jour ou l'autre. Cet auteur vient de sortir un livre au titre provocateur "99 mots et expressions à foutre à la poubelle". Sur chaque nouvelle page, il nous cite des néologismes idiots, des anglicismes comme "senior", "booster", des expressions redondantes du style "moi personnellement", "au jour d'aujourd'hui", sans oublier l'inoubliable "T'es où?" depuis nos téléphones mobiles.

Et il commente l'utilisation de ces mots ou expressions : dans quelles circonstances, pourquoi, dans quel vide linguistique ou existentiel se trouvent les locuteurs ! Une page qui me plait bien : celle qui parle de "problématique". Extrait : La différence entre problème et problématique ? Elles est de taille, si on en croit notre bon vieux Robert : la problématique "prête à discussion", le problème est "une question à résoudre qui prête à discussion". Nuance ! vaste débat ! … La problématique c'est surtout la conséquence de ce goût affiné pour les mots de quatre syllabes (ou plus), tellement chics qu'ils vous confèrent un savoir que vous ignorez posséder. Comme l'opportunité parée de vertus dont l'occasion est dépourvue, la problématique éblouit et relègue le problème & aux oubliettes.

Dommage qu'il n'y ait pas aussi "savoir-être" ou "facilitateur" (facili-tâteur !? -tâteuse !?), mais on pourra relire mes coups de gueule à ce sujet !
La langue française est encore en usage, même sur le web !

Pourquoi nous bassiner avec le savoir-être ?
ou encore Parlons-nous bien français, in the text ?

NB : voir aussi "Problème et problématique"
de nos amis de l'Office québecois de la langue française.

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