vendredi 29 juin 2007

Les nouvelles carrières, les consultants les pratiquent !!


Hier, à Bègles, l'AREPT(*) organisait, en partenariat avec l’association NGRH(**), une conférence-débat avec ce titre “Les carrières sont mortes, vive les nouvelles carrières”. L'invité était Jean Pralong, Psychologue et enseignant au Département "Stratégie, Hommes et Organisation" d'ESCP-EAP (PARIS).

Parmi les idées à retenir, Jean Pralong rappelait que les entreprises ont besoin d’agilité, de créativité et de flexibilité, d'où le recours notamment à la sous traitance et à l’externalisation, qui génère quelques-unes de nos missions. Par ailleurs, il ajoutait que les salariés attendent toujours plus de leur emploi, et recherchent le changement, le progrès, la créativité… Changer d’employeur est plus facile ; créer une entreprise est tentant. Créer son activité, comme nous le faisons, est un prolongement logique, pour les prestations de services intellectuels.

Les changements viennent le plus souvent des individus, qui ont maintenant un rapport très “contractuel” avec leur entreprise : on veut tout de suite de la motivation, du développement, de la créativité. Les plans ou promesses de carrière n'engagent que ceux qui y croient !! Les promotions linéaires, hiérarchiques, ont vécu… dans la plupart des cas, même si certains grands groupes essaient de croire encore dans la valeur "loyauté". Les nouvelles carrières sont celles des experts, des entrepreneurs, des parcours multi-entreprises, avec les situations pluri-statuts (salariat, intérim, indépendance, …).

Pour Jean Pralong, il en découle une première compétence à développer chez les individus et à promouvoir de la part des DRH : la compétence à s'orienter. Celle qui permet d'être acteur de son appréciation de performance, pour se donner du sens, associer ses compétences, promulguer sa stratégie, pratiquer la veille quotidienne et se doter d'un cadre de référence en propre. Ce dernier point est majeur, car Jean Pralong a observé des situations réelles dans diverses entreprises et a pu observer la différence de résultats entre deux grands systèmes de référence : marché de l'emploi régulé vs chaotique, évolution par vocation vs opportunisme, enjeu de carrière centré sur le développement personnel vs l'évitement du chômage, la volonté de contribution stratégique vs technique, la vision des collègues comme de simples pairs vs des partenaires, et le rapport au n + 1 comme partenaire vs donneur d'ordres.

En la matière, ce sont les ressources qui créent la valeur, et non plus l'adaptation à un marché. De même, qu'un marketing produit s'appuyant sur une analyse classique (SWOT ***), ne donne aucun avantage concurrentiel décisif. A ce sujet, voir l'article “ Microsoft décline… mais pas seulement ses technologies !” dans MacPlus, qui conclut par ceci :
Il ne s’agit rien de plus qu’un simple constat clinique, ou plutôt l’illustration de ce que Steve Ballmer le CEO avait lui-même décrit comme le modèle industriel de son entreprise, devant les étudiants de la Stanford Graduate School of Business : trouver une idée, et en tirer le maximum de revenus possibles en la déclinant au maximum, jusqu’à plus soif… La différence entre déclin et déclinaison, quelle que soit la racine commune, tient décidément beaucoup moins à la désinence qu’à l’état d’esprit. Un peu comme dans innovation par exemple…
En comparant Microsoft (ou Sony) avec Apple, à propos du raz-de-marée iPod, qui pourrait se renouveler avec l'iPhone, on voit bien que Steve Jobs, patron d'Apple, a d'abord regardé les talents et les technologies qu'il avait en interne pour créer son iPod puis son iPhone, quitte à acquérir des technologies complémentaires pour boucler le produit innovant. De son côté, Microsoft a essayé de copier laborieusement divers produits, concepts et logiciels (comme d'habitude !), pour coller à un besoin du marché identifié à un instant donné.

Pour Jean Pralong, la même classique démarche "SWOT” appliquée au marché de l'emploi amène aux impasses ou insuffisances des divers organismes censés favoriser le retour à l'emploi.

Alors, que faire, quelles pistes de réflexions pour les acteurs RH ? Jean Pralong nous en a livré quelques-unes :
• Reconnaître et développer les compétences et la diversité.
• Accepter les comportements "mercenaires" des cadres.
• Aider les personnes qui ont une vision du monde inadaptée à agir sur leur système de référence.

En somme du cognitif et du comportemental.

D'autres idées sur le blog de l'auteur.

(*) AREPT = Association Régionale des Psychologues du Travail
(**) le site de NGRH.
(***) SWOT analysis = analyse forces/faiblesses, opportunités/menaces (de l'anglais Strenghts/Weaknesses, Opportunities/Threats

mardi 26 juin 2007

Victimes de la tyrannie technologique ?


Un livre paru il y a quelques semaines fait parler de lui. Sous le titre “La tyrannie technologique : critique de la société numérique”, il dresse un bilan de notre société numérique, avec la destruction du lien social, la vitesse, la superficialité et le profit.

Pas encore lu, mais visiblement ses auteurs critiquent sévèrement ”l’invasion technologique et ses ravages - télévision, Internet, portable, biométrie, puces RFID (radio frequency identification, permettant de détecter un objet ou une per sonne) -, acceptés sans sourciller par une société endormie, disent-ils, par le mythe du progrès.”

De la critique à l'activisme, il n'y a qu'un pas que certains franchissent, puisque j'ai relevé ceci. :
“Une majorité (58 %) des 742 experts interrogés par l’institut américain Pew [en septembre 2006] imagine que, d’ici à 2020, des groupes de Refuznik (les «tech-refuzniks») hostiles à la technologie apparaîtront et pourront avoir recours à des actions terroristes pour perturber le fonctionnement de l’Internet.

vendredi 15 juin 2007

Vendre du conseil

Dans son blog, Thierry Do Espirito, écrivait cette semaine que les consultants se posent la question, “au bout de quelque temps d'activité : comment faire pour vendre plus de conseil. Et par voie de conséquence pour vendre moins de production ?

Ce qui revient à ré-évaluer sa position d'expert. D'où l'intérêt de “faire évoluer son métier pour apporter plus de valeur ajoutée”.

Ensuite, Thierry Do Espirito rappellait qu'il faut les mots pour le dire : ne pas hésiter à “parler d'un cabinet conseil, d'un département Conseil ou d'un consultant free-lance […] afficher la couleur.

Ensuite, il y a la qualité d'écoute et d'analyse : “identifier ce qui se passe”. Et, bien entendu “la méthodologie : […] des outils […] des livrables très concrets“.

Thierry Do Espirito concluait en disant que "le conseil, ce n'est pas un monde de gourous délivrant quelques oracles sentencieux (il y a en plein les plateaux télé, en ce moment). C'est un univers d'experts capables de proposer des solutions de communication qui marchent et qui donnent des résultats.“

Pour lire son billet.

vendredi 8 juin 2007

On nous parle de la solitude du consultant

Vrai ou pas, ce sentiment est noté par un certain nombre de consultants. Je dirais d'ailleurs, pour être juste, plus souvent par les "apprentis consultants", celles et ceux qui viennent de quitter, ou vont bientôt quitter, l'entreprise.

Quand on creuse davantage, on note deux grandes tendances :
• un certain nombre de prestataires, anciens salariés d'une SSII, d'un cabinet conseil, d'une agence de communication, etc., peuvent effectivement ressentir la différence avec un environnement de type "familial", ou perçu comme tel,
• d'autres, plutôt experts dans leur métier, ont su tisser de nombreux liens avec des collègues, confrères ou partenaires, par le réseau ou à l'occasion de missions, de conférences ou de salons.

Alors, famille ou réseau ? Nous savons bien qu'“on ne choisit pas sa famille” !! En revanche, on peut choisir ses amis, collègues, partenaires, si on fait vivre son réseau, comme on devrait le faire — à savoir en “donnant avant de recevoir”. Et donc, pas comme un consommateur à sens unique ou comme une source de prospection commerciale bas de gamme, ainsi que le font parfois, sur Viadeo, des membres qui discréditent le réseau.