mercredi 28 janvier 2009

Un forum sur l'auto-entrepreneur

Chez les consultants, on parle ces temps-ci du nouveau statut de l'auto-entrepreneur. Et ce, qu'ils soient en phase de projet, qu'ils aient démarré ou qu'ils fonctionnent depuis un certain temps sous un autre statut.

L'Institut du Temps Géré vient d'ouvrir un blog à ce sujet, pour avoir un forum ouvert à ses consultants, et plus largement à "ceux qui ont cotoyé ITG à un moment de leur parcours". Ouvert à toutes les remarques et prises de position, voire débats, sur ce nouveau statut de l'auto entrepreneur, il permet d'apporter des contributions utiles pour clarifier pas mal de points qui ont besoins de l'être.

En effet, un certain nombre de questions restent en suspens : un rodage est nécessaire ; il est urgent de ne pas se précipiter, dans un sens ou dans l'autre ! La semaine prochaine, je serai au Salon des Entrepreneurs à Paris, où il sera notamment question de l'auto-entrepreneur.

En attendant les prochaines contributions, vous pouvez écouter l'émission du 19 janvier — Grands Débats de BFM, animée par Nicolas Doze — qui entre deux approximations a principalement rappelé qu'il s'agit avant tout d'un statut de complément ou de transition. Pour écouter l'émission depuis le site de BFM : ici (1h de podcast). Si l'émission n'est plus disponible ou si vous voulez vous épargner la pub et les journaux, j'ai fait le montage : ici (37 minutes).

vendredi 23 janvier 2009

Innover, cibler, durer : quelques recettes d'Apple à méditer pour nous les consultants

Dans un article du JDD, intitulé “Apple rit, Microsoft pleure”, publié hier, Rémi DUCHEMIN explique pourquoi Apple a affiché un bénéfice record et a flambé à Wall Street alors que Microsoft a annoncé des résultats en baisse et la suppression prochaine de 5000 emploi, et le cours de son action a dévissé.

Le chiffre d’affaires du dernier trimestre est de 16,6 milliards de $, alors que celui d'Apple a dépassé les 10 milliards. De sacrés performances pour une entreprise qui compte quatre fois moins de salariés !

Alors, d'où vient la différence ? De plusieurs leçons d'un "paranoïaque génial dont l’obsession du détail et le génie inventif ont contribué par deux fois à faire de l’entreprise créée par lui en 1976 une des marques les plus populaires au monde" : Steve Jobs. Comme certains l'ont observé, "son génie est aussi une méthode de travail, une façon d’aborder l’innovation dans le domaine des technologies de l’information, de comprendre, de devancer ce que les utilisateurs attendent".

Ces leçons, Mike Elgan, éditorialiste à ComputerWorld, les appelait des secrets*, les secrets de la réussite d'Apple, une entreprise différentes de toutes les autres dans l'informatique. Alors que Steve Ballmer, l'actuel P-DG de Microsoft, crie son amour pour sa compagnie, c'est la communauté Apple qui crie son amour pour la compagnie dont elle est cliente !

Je ne reprendrai que quatre points :

• les ingénieurs au service des designers : il a fallu faire tenir l'unité centrale dans un écran plat ; les ingénieurs ont réussi et l'iMac est devenu un produit totalement innovant, maintenant copié par des constructeurs de PC ; pour nous, ceci veut dire concevoir le produit, la solution, l'intervention, en se mettant à la place du client, en imaginant comment il va découvrir, se former, modifier ses processus, adopter de nouveaux comportements, …

• peu de produits : pas besoin d'une flopée de versions de logiciel système, comme avec Windows Vista (Édition Familiale Basique, Édition Familiale Premium, Professionnel, Édition Intégral), mais seulement une version Mac OS X Leopard avec deux prix (Utilisateur unique ou Pack familial) ; pour nous, ceci veut dire ne pas garnir sa vitrine (web ou plaquette) d'offres de services multiples, compliquées à retenir ou à choisir ; nos clients nous choisissent pour le point fort avec lequel ils nous ont connus ; il vaut mieux le maintenir, le développer ou le revoir de fond en comble, tout en restant concentré sur cet objectif principal…

• l'expérience utilisateur : l'iPhone n'est pas un de ces téléphones dits "intelligents" ou communicants, mais un terminal d'une nouvelle espèce que Nokia ou Palm viennent seulement d'essayer de copier ; copier les caractéristiques ne suffit pas, c'est la vie quotidienne de l'utilisateur qu'Apple a voulu et su transformer, avec un écran tactile, une facilité de consultation web et mail, et bien d'autres choses que chacun peut personnaliser, en ajoutant des applications qui lui rendent service ; pour nous, c'est la totalité de l'approche qui fait la différence ; par exemple, le client n'achète pas uniquement le produit de formation, mais aussi le formateur avec sa façon de faire ; il faut que les participants vivent une expérience pédagogique unique ou différente…

• on ne peut pas plaire à tout le monde : depuis le départ, Apple a choisi de créer et de "penser différent", de faire du beau, de ne pas s'adresser au plus grand nombre (ce qui a failli lui être fatal, il y a 15 ans ! ) ; pour nous, ceci veut dire garder sa personnalité ; un consultant autonome n'a pas besoin d'avoir beaucoup de clients lui achetant des prestations banalisées, mais des clients ciblés, avec qui il peut co-construire sur la durée…

(*) Voir l'article original en anglais dans Computerworld ou son résumé en français dans macgeneration.

vendredi 16 janvier 2009

Messier se paye notre tête grâce aux media



L'ex-roi du monde nous revient avec un livre dicté au magnétophone que je ne vais évidemment pas acheter, et sans doute pas lire non plus. Pas besoin d'ailleurs, puisque les leçons de J2M sont largement diffusées sur les medias !

Jean-Marie Messier le prouve: le ridicule ne tue pas
Si vous ne l'avez pas entendu sur France Inter, regardez la captation de son échange avec les journalistes et les auditeurs. En plus du son, on a l'image du visage poupin, à qui on donnerait le bon dieu sans confession si on ne l'avait pas pratiqué ! Régis Soubrouillard, qui publie cette séquence sur le blog de Marianne, se dit sans voix. Ses commentateurs le sont moins : un qui se défoule, un autre qui admire le calme et le sourire du "faux-cul", etc.

Jean-Marie Messier, toute honte bue
C'est le titre de l'article de Libération, dans lequel Nicolas Cori nous raconte comment "l’ancien patron de Vivendi, symbole déchu d’une finance arrogante, se fait désormais le chantre d’un «capitalisme éthique»". Il conclut son article en citant une personne proche de J2M : «Il a fait des conneries, mais il a toujours fait les choses avec sincérité, en y mettant ses tripes». Sans blague !

Messier : Le retour de l’illusionniste
Un qui s'étonne c'est David Medioni, dans coZop (espace web que je ne connaissais pas et qui se définit lui-même comme une "sorte de club de lecture géant"). L'auteur croyait un instant que "ce cher Jean-Marie Messier [venait] (enfin ?) nous parler de la faillite industrielle, financière, morale et sociale qu’a été Vivendi Universal pendant les quatre ans (1998-2002) où il a présidé aux destinées de cette entreprise". Eh bien non : il est juste venu faire sa promo, pour vendre son bouquin, faire parler de lui et essayer de reprendre pied dans le système économique français qu'il connaît si bien, avec les politiques, les financiers et les copains pour lui servir la soupe. Car, s'il a l'air nunuche, il n'en est pas moins intelligent ! Et il a bien vu que la situation économique aux USA était vraiment terrible !

Mon sentiment va bien au delà de l'étonnement : comment ose-t-il parler des entrepreneurs par opposition aux financiers ? Se compare-t-il à Bouygues ou Dassault, pour ne parler que des plus connus des grands capitaines ? A-t-il réalisé ses prouesses avec son argent, en investissant dans ce qu'il se plaît à appeler de la création de valeur ? Il dit aussi qu'il a créé beaucoup d'emplois chez Cegetel, mais combien a-t-il laissé de personnes sur le carreau ? Combien également de petits porteurs ont été plumés par ses mensonges à propos de la situation de Vivendi Universal ? Comment cet ancien banquier d'affaires de chez Lazard peut-il donner des leçons de vertu pour notre économie ? Ce qu'il a fait avec la CGE, on s'en souvient : il a utilisé les énormes ressources financières d'une Compagnie qui se la coulait douce, en vendant ses tuyaux et son eau en situation de monopole ; avec le trésor de guerre de la CGE, J2M a voulu réaliser son fameux rêve de convergence numérique, à coup de mégalomanie, et il a explosé en vol. Exactement comme les banquiers avec l'argent des autres qui s'amusent et nous font payer ensuite leurs joujous cassés*.

Alors, comme le titre détourné de la couverture du livre le suggère, à quand le jour où le ciel lui retombera sur la tête ? Le plus tôt sera le mieux.

(*) voir le billet intitulé La dictature de la finance et le déclin de l'économie qui date déjà d'un an !!

mardi 6 janvier 2009

Pijo ou pièces jaunes ! En voiture, Bernadette…


Marrante cette pub, en passant vite !! C'est quoi "pie jau"" ?


Pijo, peut-être ? La célèbre marque automobile française ? Celle dont les ventes ont reculé de 8,6% en Europe, en 2008, mais ont progressé de 1,9% en France ? En ce début d'année, les perspectives du secteur automobile sont bien mauvaises, en dépit des primes à la casse, comme en témoigne les informations de décembre à propos de "Pijo" : "net repli à l'image du secteur automobile", "plan de restructuration, 3 550 emplois concernés", "Peugeot-Citroën double la prime à la casse", "les ventes plongent de 26,9% en novembre en Europe", n'en jetez plus !


Eh non, "pièces jaunes", c'était tout simplement l'appel aux dons pour les enfants hospitalisés, de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. Jusqu'au 7 février ! Qu'on se le dise…

BONNE ANNEE !! Avec autre chose que des pièces jaunes…