samedi 20 février 2010

Inter-générationnel : avant tout, la question à traiter est hors de l'entreprise


Les trois générations au travail font parler les consultants, formateurs et journalistes, depuis 2 ou 3 ans. On nous rappelle que les aspirations et les modes de fonctionnement de la génération Y sont très différents de ceux de la génération X et de la génération précédente des "baby boomers". Elle est plutôt portée sur le zapping comportemental, l'allergie aux règles et à la hiérarchie, etc. 
On nous dit qu'il est urgent de favoriser la créativité des uns, la prise de recul des autres ou le goût du travail bien fait d'autres encore. Que, sinon, on se prive d'une synergie inter-générationnelle, voire que l'on se prépare à une cohabitation conflictuelle. On nous dit que les managers ont un rôle majeur à jouer pour permettre la "fertilisation croisée" des différentes générations. Evidemment, l'âge du capitaine n'est pas neutre, et on touche à la question des représentations, qui conditionne tellement les réflexes des uns et des autres. 
Quant à moi, j'observe plutôt, avec les entreprises clientes pour qui j'interviens, un enrichissement mutuel des générations, une confrontation productive des habitudes et des envies. C'est pourquoi je pense que l'enjeu est davantage à l'extérieur de l'entreprise : avec les jeunes qui n'arrivent pas à y entrer ou à y trouver un rôle à part entière, avec les seniors qui en ont été "sortis", parfois sans ménagement aucun, et en tous cas sans préparation ni accompagnement, si ce n'est la prestation de reclassement dont l'entreprise se décharge sur un cabinet RH extérieur. 
Je lisais récemment que "les baby-boomers s'interrogent sur leur devenir et ont besoin d'être rassurés sur leur place au sein de l'organisation. Ils sont prêts à donner pour recevoir... [alors que] les jeunes raisonnent dans une vision immédiate et privilégient l'expérience à vivre et le partage. Ils sont prêts à recevoir pour donner... (sic !)". Cette dernière formule me fait rire jaune !! 
Et je me dis qu'en effet, à l'extérieur du marché du travail, dans les réseaux dits "sociaux" qui se sont imposés progressivement à toutes les générations, certains travers comportementaux peuvent facilement s'exacerber et conduire à l'une de ces deux stratégies : "inonder, gaver et s'incruster OU prélever, pomper, et s'échapper" !! Cette dernière rappellera aux vieux le titre célèbre d'un film "Prends l'oseille et tires-toi !", sauf que l'oseille se fait rare et que ce sont plutôt les idées, les process ou les contacts qui attirent les prédateurs.
Viadeo, par exemple, et ses extensions dans la vie réelle sous forme de rencontres, soirées, "speed-machin-truc", est trop souvent le théâtre de réflexes de prédateur, d'auto-promotion sans aucun complexe, d'occupation abusive de territoire, d'opérations grossières de liens internet qui ne sont qu'un banal "cheval de Troie", etc.
Peut-être devrions-nous aussi aider les générations, qui ne sont pas ou ne veulent pas être dans l'entreprise, à développer des pratiques comportementales qui produisent des relations et des résultats durables ! 

lundi 15 février 2010

400.000 nouveaux chômeurs au lieu de 700.000 initialement prévus en 2009 et 300.000 déclarations d'auto-entrepreneurs : cherchez l'erreur !!

Très fier le jeune Vauquier ce matin sur Europe 1 !!

No comment !! En comptant bien, on a fait disparaitre des statistiques du chômage, tous les auto-entrepreneurs déclarés, même s'ils n'ont pas eu d'activité !

jeudi 4 février 2010

Soirées réseaux bordelais

En ce début d'année, certaines personnes refont surface !! Après une période d'hibernation … Les réseaux professionnels bordelais attirent du monde, tant parmi les autochtones que parmi les nouveaux arrivants ou les natifs de retour dans le sud-ouest.


"33 CO" (pour Carrières et Opportunités) est un hub Viadeo qui compte plus de 1700 membres, depuis près de 3 ans (mai 2007). Lancé et animé notamment par Jacques Carreau et Luc Deleplanque, il a repris ses soirées sur une base trimestrielle probablement. 33 CO avait été mis en sommeil à la faveur du lancement, en 2008, du "BE33" (pour Bordeaux Entreprises 33 : Echanges et Proximité), qui a organisé 6 soirées depuis, dont la dernière le 16 décembre à Cap Sciences. Revenons à 33 CO qui a maintenant son espace sur Facebook. Le redémarrage a eu lieu le 27 janvier, avec une soirée apéritif à la Brasserie Le Saint Rémi (angle Galerie Bordelaise, rue St Rémi et rue Ste Catherine, face au McDo !). Le principe retenu était une forme de "speed-meeting" — pour jargonner moche et faire un clin d'œil à la restauration (sic !) rapide toute proche —, de table en table, ce qui a donné l'occasion aux uns et aux autres de brasser les cartes (c'est mieux pour une brasserie !), le tout dans une ambiance chaleureuse et constructive. Je ne dirais pas que certains n'ont pas fait du commercial de premier degré, mais globalement j'ai trouvé que l'esprit de rencontre, de partage d'infos et de convivialité était bien présent, ce qui est rassurant pour les nouveaux arrivants à qui tout le monde dit "les bordelais, c'est snob, froid et fermé".



L'autre soirée — bien différente dans le propos et le lieu — était celle du Club IEP, créé par l'Association des Anciens Elèves de Sciences PO Bordeaux, qui recevait Pierre Goguet, Président du Medef Gironde à la CCI de Bordeaux. A partir du thème L'action du MEDEF Gironde face à la crise économique actuelle”, l'intervention a été l'occasion de redire que le Medef Gironde ce sont 80% d'entreprises de moins de 50 salariés et 50% de moins de 20 salariés, autant dire des PME et TPE, dans le même contexte que celui de la CGPME avec qui le Medef Gironde s'entend très bien. L'occasion aussi de dire que les signes de l'amélioration économique ne sont clairement pas présents dans les entreprises de la région !! Après l'intervention proprement-dite de Pierre Goguet, plusieurs questions intéressantes ont été posées, notamment de la part de l'organisateur : Frédéric Bélot, avocat associé de BM Avocats (Paris) et Président du Club Affaires Bordeaux.


Deux soirées, avec une ambiance très différente, mais une préoccupation commune de fond : comment être acteur de la reprise, comment contribuer à re-localiser certaines activités, comment re-créer du lien qui s'effiloche, avec en toile de fond la culture de la demande de satisfaction immédiate de ses envies ?

Auto-entrepreneurs : choisir ou subir

Deux mises en avant à la télévision, la semaine dernière : une auto-entrepreneuse heureuse, dialoguant avec le Président Sarkozy, des auto-entrepreneurs forcés par leur ancien employeur, découvrant la profondeur de leur nouvelle précarité. Heureusement, les consultants, experts, formateurs, ne sont pas dans cette dynamique de la précarisation, si j'ose dire ! Petit retour en vidéo sur deux émissions : lundi 25 janvier, sur TF1, avec la désormais célèbre Elodie qui fait du service aux particuliers, naguère boosté par le CESU et maintenant par l'auto-entrepreneur ; dimanche 31, sur M6, avec la fin du sujet sur les auto-entrepreneurs.

La première a été vue par plus de 8 million de téléspectateurs. Son message : c'est formidable de créer aussi facilement son entreprise, c'est rapide, mais elle se sent bien seule, elle aurait besoin d'un accompagnement. La réponse, à côté de la plaque, du "bon roi Nicolas" : j'en parle à Monsieur Novelli, le ministre qui a lancé cette expérience, dont le succès nous a dépassé, et il faut envisager de la formation.





La seconde émission consacrée à "la France qui redémarre" comprenait un sujet sur les 320000 auto-entrepreneurs déclarés en un an, depuis le lancement du nouveau régime d'entreprise individuelle. Après deux exemples d'activités de prestations pour les particuliers (animation de soirées disco et transfert de photos et vidéos familiales sur des supports DVD), le reportage s'est concentré sur des dérives très inquiétantes de la part d'anciens employeurs. 





Le résultat : l'entreprise se décharge des tracasseries administratives en réglant de simples factures de prestations, elle reporte une partie du risque d'entreprendre sur le prestataire, l'auto-entrepreneur est certes libre de ne plus travailler pour l'entreprise devenue cliente (s'il a d'autres clients), mais il n'a plus droit au chômage, il est devenu un travailleur jetable.


Lire aussi "L'auto-entrepreneur séduit toujours plus, parfois au détriment des salariés", publié par l'AFP.