samedi 19 décembre 2009

Pourquoi de nouvelles dispositions pour l'entreprise individuelle en 2010


Sur le portail internet du gouvernement, vient d'être publié un article intitulé "François Fillon annonce de nouvelles mesures pour accompagner la création d’entreprise en France". Net-Iris, portail juridique d'information, titre notamment La création d'entreprise sans bouger de chez soi” (sic !). Que penser de ce boom médiatisé de la création d'entreprise à la portée de tous ? L'auto-entrepreneur est-il toujours un entrepreneur ? Son inscription a-t-elle abouti à la création d'une entreprise individuelle ? Son auto-entreprise a-t-elle décollé ? Est-elle viable ? On ne nous dit pas tout !!, comme le scande Anne Roumanoff 

Que retient-on du discours du Premier Ministre, en présence d'Hervé Novelli ? “François Fillon célébrait, le 16 décembre 2009, la 500 000e création d'entreprise de l'année. Un record qui confirme le succès du nouveau régime de l'auto-entrepreneur et qui encourage la mise en œuvre de nouvelles mesures en faveur de la création d’entreprise.” … “Une nation sans entrepreneurs, c’est une nation qui est vouée au déclin. En revanche, une société qui rend hommage à ses entrepreneurs, c’est une société qui croit en l’avenir.”. Qu'en est-il réellement ? Où veut-on aller ?

Une enquête de l’UAE (Union des Auto-Entrepreneurs) portant sur un échantillon de 1000 auto-entrepreneurs vient de dresser le portrait moyen d'un homme de 44 ans dont l'activité est essentiellement dans le secteur des services — 39% dans les services à la personne et 28% dans les services aux entreprises —, avec un CA de 1044 € mensuel sur une moyenne de 5 mois d’ancienneté. Et comme chiffre d'affaires ne veut pas dire revenus, et encore moins revenus nets, on comprend pourquoi on note un recul du nombre d'inscriptions depuis novembre ! Derrière l'objectif louable de promouvoir l'envie d'entreprendre, et de compléter ses revenus, d'autres raisons non affichées ont poussé le gouvernement à améliorer la micro-entreprise bien connue depuis plusieurs années : la volonté de faire baisser artificiellement les statistiques du chômage et celle de "dégriser" des pans de l'activité qui se faisaient au noir (vente de biens sur e-Bay, par exemple, ou services aux particuliers qui ne passaient pas en CESU). Sur ce dernier point, le gouvernement a peut-être réussi, puisque près de 40% des auto-entrepreneurs rendent des services à la personne. Espérons toutefois qu'ils ne sont pas sous-traitants d'entreprises de services à la personne ! Auquel cas, ils seraient fortement précarisés. 

Quant à ceux, moins nombreux, qui déclarent vendre des services aux entreprises, il y a les personnes qui le font dans l'espoir de gagner davantage que s'ils créaient leur société ou s'ils utilisaient la formule du portage salarial. Hélas, les auto-entrepreneurs déclarés que je rencontre constatent plus souvent une forte baisse des prix, le client profitant de leur "statut" pour obtenir de meilleures conditions. Et je ne parle pas de cet auto-entrepreneur qui me disait le mois dernier que son offre de service sera l'assistance administrative et la comptabilité des auto-entrepreneurs !! Il n'a sans doute pas vu la CCI du coin, qui lui aurait demandé s'il avait fait ne serait-ce qu'une ébauche d'étude de marché ! Un précaire au service des précaires !! Tel pourrait être son slogan…

Alors, quelles sont ces trois nouvelles mesures pour “simplifier, sécuriser et élargir la création d'entreprise” ? “[le] "guichet unique" qui sera mis en place le 1er janvier 2010 et qui permettra de réaliser l’ensemble des démarches administratives nécessaires à la création d’entreprise, y compris par voie électronique […] ; le nouveau statut d’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) qui donnera aux entrepreneurs la possibilité de protéger leurs biens personnels en cas d’échec ;  […] permettre aux mineurs émancipés de devenir commerçants, et aux mineurs non émancipés de créer leur entreprise, avec l’autorisation de leurs parents." […] Se réjouissant d’une France “s’empare des forces qui sont en elles”, le Premier ministre a assuré que “toutes les mesures que nous essayons de prendre, notamment sur le plan de la fiscalité, pour essayer d'améliorer la compétitivité des entreprises sont des mesures qui sont fondamentales pour la croissance de l'économie, donc pour l'emploi et pour le maintien du mode de vie qui est le nôtre”.” Le mot est lâché ! Après son initiative sur les retraites pour essayer de sauver ce qui peut l'être, le Premier Ministre rappelle en filigrane que si la France était une entreprise, elle serait en état de cessation de paiement. 

Ne revenons pas sur le "guichet unique", ou comment créer son entreprise sans bouger de chez soi ! Ni sur les mineurs qui pourront créer leur entreprise avant d'avoir essayé d'avoir un emploi. Je crois que ceci pourrait d'ailleurs être une très bonne idée, puisqu'on sait que c'est mieux de prendre des risques quand on est jeune, que les discriminations parfois multiples bloquent fortement l'accès à l'emploi et que c'est bien qu'ils ne rêvent pas tous de devenir fonctionnaires. En revanche, la possibilité de protéger ses biens personnels, avec la future EIRL risque de rendre définitivement schizophrènes les CCI et autres organismes censés conseiller les futurs créateurs. L'EIRL sera-elle un hybride à mi-chemin entre l'EI et la Sarl ? Un hybride conçu pour résister à tous les maladies de l'économie, à l'image des OGM ? 

En lisant l'article, certes très orienté, de Marianne2, on y voit plus clair sur la faible marge de manœuvre du gouvernement : “Bolkestein revient, et on n'en parle pas...”. Deux extraits : “Contrairement à beaucoup d’anciennes directives, celle-ci n’entreprend pas le démantèlement d’une entreprise publique. Elle les épargne même explicitement, laissant à d’autres textes le soin de s’en charger, pour se concentrer sur son unique objectif : tout le reste. Tous les secteurs économiques sont en effet concernées, et pas seulement, comme des parlementaires le répètent trop souvent, les « professions réglementées ».” … “on trouve des morceaux de Bolkestein éclatés un peu partout. La loi de modernisation de l’économie (LME) de mai 2008 avait créé des « guichets uniques » pour l’information et les démarches administratives des entreprises européennes, avec une publicité toute particulière faite au nouveau statut d’auto-entrepreneur. Vision glorieuse, non ? 500 millions d’auto-entrepreneurs « libres » de s’établir et de « prester » là où ils le veulent.

jeudi 17 décembre 2009

Windows 7 adore le Mac



Enfin un système d'exploitation qui s'approche de Mac OSX ! Un système plus léger, plus rapide et plus efficace que Vista.

Evidemment, si on considère que ce n'est en réalité que la version nettoyée et aboutie de Vista, c'est bien cher !! Payer 199 € pour l'installer à neuf ou 119 € pour la mise à jour, c'est bien plus cher que les 29 € à payer chez Apple pour passer de Leopard à Snow Leopard, là aussi une ré-écriture du code, un grand nettoyage et une efficacité du résultat !

Au fait, comment mettre à jour Windows 7 depuis Vista ? Ce fut un problème pas si facile ! Microsoft ne permet pas de lancer la version de mise à jour sur un disque ou une partition formatée, afin d'avoir un système à neuf. Et quand on lance Vista, puis le disque Windows 7, il refuse de mettre à jour, parce qu'il lui faut créer quelque chose qu'il n'arrive pas à créer !!?? Alors, j'ai redémarré à partir du DVD d'installation, et j'ai suivi les instructions (dans le cas du Mac, bien choisir la partition Bootcamp, pour ne pas écraser le volume Mac !). Reste le dossier "windows.old" qui a été créé et occupe de la place inutilement. Avant de me risquer à le supprimer, je vais enquêter …

Marque personnelle : une démarche qui s'applique aux consultants


Comme le dit Cadremploi.fr, “ Il y a eu le « coaching », le « self-marketing » et bien évidemment le « networking »... Voici maintenant le « personal branding ». « Développement de sa marque personnelle », pour les adeptes du bon français. Kézako ?

Il s'agit de reprendre quelques unes des techniques conçues pour le développement des marques d’entreprises en les adaptant à l'individu, la personne en situation professionnelle qui veut se démarquer des autres aux yeux des recruteurs, employeurs, clients ou prospects. Les 3 axes de développement étant : mieux se connaître (soi, ses forces, faiblesses, passions, objectifs…), mieux se faire connaître (son identité) et mieux se faire reconnaître (sa réputation).

Avec le développement du web 2.0, s'ajoutent de nouvelles manières de gérer son identité et sa réputation numériques. Or, pour nous professionnels autonomes — consultant, formateur, expert, etc. —, l'empreinte laissée sur le web est devenue incontournable. Tout comme les recruteurs (pour les personnes qui cherchent un emploi), nos prospects, clients, confrères, collègues ou contacts professionnels, s'adonnent au "googling", en "google-isant" nos nom et prénom.

Il y a bien la marque commerciale qui est protégée par un dépôt : en France, à l'INPI. Il y a aussi l'estampille qui est la marque apposée par les menuisiers ébénistes sur les meubles de leur création, ou encore la signature en bas des œuvres d'un peintre par exemple. Mais quelle est donc notre marque personnelle, cette empreinte, visible sur le web ? Pourquoi dure-t-elle et peut-on la modifier ? Quelle valeur a-t-elle ?

C'est ce que j'ai tenté d'écrire dans mon article Pourquoi et comment être présent sur le web, publié dans enviedentreprendre.com. On y voit des extraits d'une conférence de Fadhila Brahimi, qui accompagne notamment des personnes connues dans la définition, la construction et la consolidation de leur marque personnelle.

Naturellement, pour un professionnel autonome, ce n'est pas la présence sur le net qui va créer des générations spontanées de clients ! Pas plus que les CV en ligne n'arrivent à toucher les recruteurs qui recrutent ! Le professionnel doit d'abord se concentrer sur ses premiers clients : quel est son point d'entrée ? comment trouver ses premières missions ? Mais ignorer le web ou se présenter de manière péremptoire et généraliste (le modèle type du site web avec sa page "qui sommes-nous ?" du consultant solo !) risque de le desservir à terme. Quand il aura ses premières missions et ses premiers clients satisfaits, il sera en meilleure posture si sa marque personnelle, même balbutiante, est ancrée sur de bonnes bases. Il pourra ensuite la développer plus facilement.

Pour en savoir plus :
- voir
l'article Travaillez votre « marque personnelle » publié dans keljob.com
- voir aussi
le sujet de Culture Pub, en avril dernier (cliquer à droite sur la 3ème vidéo "Le Personal Branding")

La conclusion évoque le risque d'appliquer de simples recettes et d'aboutir au même profil pour tout le monde : un risque qu'a su éviter une jeune diplômée qui quémande son futur employeur. THE CARICATURE OF THE CARICATURE !! Rions un peu… sur la communication d'une assistante de communication… qui aurait bien besoin de se faire assister… pour communiquer.



samedi 5 décembre 2009

Forte baisse de Dell, forte hausse d'Apple

Enquête du célèbre cabinet d'analyses Gartner : Acer pèsera bientôt autant que Dell et HP réunis sur le marché européen du PC. Gartner remarque également qu'Apple a réalisé de belles ventes sur ce troisième trimestre et fait désormais partie des principaux outsiders du marché.





jeudi 3 décembre 2009

Vers un nouveau monde, avec les entreprises

Vers un nouveau monde ? Tel était le titre de la 9ème édition de l'Université des entreprises, organisée par le Medef Gironde, à Bordeaux Ecole de Management (BeM), le jeudi 26 novembre.

Les questions proposées aux intervenants, au fil de 4 débats, étaient les suivantes : Dans quel monde voulons-nous vivre ? Quelles sont les règles du jeu que nous sommes tous prêts à partager ? Sur quelles valeurs voulons-nous fonder nos sociétés ? Voulons-nous un monde plus respectueux et plus solidaire pour vivre sur une planète plus apaisée ? Quels sont la place et le rôle des chefs d’entreprise dans ce nouveau paradigme ? Passons sur les introductions des trois premiers débats par des professeurs de BeM : je ne voudrais pas être méchant ! Et zoomons sur les entrepreneurs.

Dans le premier débat, modéré par Gabrielle Denis (Editoile), Jean-François PAILLISSE (Pdt du Directoire de la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes) est intervenu en premier et a dit des choses intéressantes sur le besoin de s'adapter aux attentes très fortes des "nouveaux clients", très exigeants et très peu fidèles.

Pour écouter Jean-François Paillisse, cliquer ci-dessous :




Ensuite, Pierre FONLUPT (Pdt Commission Entreprises et Société, au MEDEF) nous livré le témoignage des entrepreneurs, en nous expliquant très concrètement pourquoi il faut réintroduire du collectif, redonner de l'initiative (le droit à l'erreur) et instaurer une organisation émotionnellement intelligente.

Pour écouter Pierre Fonlupt, cliquer ci-dessous :




Il y avait également Patrick DEBAERE (Pdt de l’Union régionale, CFE-CGC) et Michel SARRAT (PD-G de GT LOCATION). Le témoignage final de Marc PRIKAZSKY (PD-G de CEVA Santé Animale) concluait ce débat, avec des idées fortes sur l'engagement humain en entreprise.

Pour écouter Marc Prikazsky, cliquer ci-dessous :




Dans le second débat, modéré par Yann Buanec (Le Journal des Entreprises), nous avons eu une brève intervention de Philip McLAUGHLIN (Directeur de BEM), avec son humour habituel, suivi de Gontran LEJEUNE (Pdt du CJD), puis de Jérôme VERSCHAVE (Directeur de Cabinet du Conseil Régional). Je retiendrais celle de Geoffroy ROUX DE BEZIEUX (Pdt de VIRGIN MOBILE et de l'UNEDIC), qui disait les choses avec beaucoup de bon sens et l'esprit d'entreprise. Il nous a expliqué les 3 ingrédients essentiels pour diriger aujourd'hui et demain : la légitimité, la vérité et l'équité.

Pour écouter Geoffroy Roux de Bézieux, cliquer ci-dessous :




Le troisième débat était modéré par l'incontournable Alain Ribet (Objectif Aquitaine). Jean-Pierre ARNAUD (Pdt DCF), Thomas BERNARD (Directeur de Galerie), Antoine BONSCH (ADEME Aquitaine) et Delphine STROH (Responsable Développement Durable, Carrefour France) ont parlé des nouvelles attentes des clients, chacun à leur manière. C'est évidemment Ralph HABABOU, conférencier professionnel, rompu à cet exercice, qui a parlé du client roi devenu client dictateur, depuis que le net a pris le pouvoir sur nos comportements d'achat. Celui qui fut co-auteur avec Philippe Bloch du célèbre livre "service compris", il y a pas mal d'années maintenant, celui qui a créé Colombus Café en France, avant de le vendre récemment, vient d'écrire "Génération W". Derrière les 3 "w", il y a évidemment le web, mais aussi "woman" et "weather" : le pouvoir du net, les femmes comme principal moteur de progrès économique et social, et les changements climatiques qui influencent fortement notre avenir.

Pour écouter Ralph Hababou, cliquer ci-dessous :




Le débat de clôture était modéré par Pierre Goguet (Pdt Medef Gironde). Des personnalités aussi différentes que Claude DAGENS (Évêque d’Angoulême et Membre de l’Académie française), Eric FOTTORINO (Le Monde), Jean-Hervé LORENZI (Pdt du Cercle des Economistes, à nouveau Geoffroy ROUX DE BEZIEUX et enfin Manuel VALLS (Député-maire d’Evry) se sont succédés. C'est l'électron libre du PS que je retiens pour sa libre parole et sa clarté par rapport aux créateurs de richesse.

Pour écouter Manuel Valls, cliquer ci-dessous :




Pour voir quelques photos.

mardi 1 décembre 2009

Comment adresser la problématique avec le savoir-être du facilitateur ?

Jargonnons, jargonnons, il en restera toujours quelque chose ! Le linguiste qui sommeille en moi se révolte régulièrement contre le sabir envahissant partout dans les media, les colloques,… Une véritable "problématique", comme dirait l'autre !! Comment l'adresser ? C'est toute la question ! Peut-on la solutionner ? Je me marre …

C'est Jean-Loup Chiflet qui passe en revue un choix d'expressions et de mots parfaitement horripilants que nous employons tous un jour ou l'autre. Cet auteur vient de sortir un livre au titre provocateur "99 mots et expressions à foutre à la poubelle". Sur chaque nouvelle page, il nous cite des néologismes idiots, des anglicismes comme "senior", "booster", des expressions redondantes du style "moi personnellement", "au jour d'aujourd'hui", sans oublier l'inoubliable "T'es où?" depuis nos téléphones mobiles.

Et il commente l'utilisation de ces mots ou expressions : dans quelles circonstances, pourquoi, dans quel vide linguistique ou existentiel se trouvent les locuteurs ! Une page qui me plait bien : celle qui parle de "problématique". Extrait : La différence entre problème et problématique ? Elles est de taille, si on en croit notre bon vieux Robert : la problématique "prête à discussion", le problème est "une question à résoudre qui prête à discussion". Nuance ! vaste débat ! … La problématique c'est surtout la conséquence de ce goût affiné pour les mots de quatre syllabes (ou plus), tellement chics qu'ils vous confèrent un savoir que vous ignorez posséder. Comme l'opportunité parée de vertus dont l'occasion est dépourvue, la problématique éblouit et relègue le problème & aux oubliettes.

Dommage qu'il n'y ait pas aussi "savoir-être" ou "facilitateur" (facili-tâteur !? -tâteuse !?), mais on pourra relire mes coups de gueule à ce sujet !
La langue française est encore en usage, même sur le web !

Pourquoi nous bassiner avec le savoir-être ?
ou encore Parlons-nous bien français, in the text ?

NB : voir aussi "Problème et problématique"
de nos amis de l'Office québecois de la langue française.

mercredi 18 novembre 2009

Entreprendre et réussir, selon Novelli

Co-écrit avec Louis Le Duff, créateur des enseignes franchisées Brioche Dorée et de (Pizza) Del Arte, notamment, le livre a été présenté par Hervé Novelli au Salon des micro-entreprises le mois dernier. Depuis, on croise la pub un peu partout, notamment dans les Relais H devenus Relay, pour faire davantage French !! Et que lit-on comme arguments ? Sécurité, rentabilité, performance. Parlons-en…

Le livre comporte trois parties : l’entrepreneur, l’auto-entrepreneur et le franchisé. Concernant la franchise, il est dit que 1250 réseaux de franchise cherchent des partenaires, mais sont-ce des purs entrepreneurs ? Ils cherchent la sécurité, espèrent la rentabilité et la performance. Les connaisseurs savent qu'il faut pas mal relativiser, selon les franchises, et que l'investissement est très important. Concernant l'auto-entrepreneur (2/3 des inscriptions Insee en octobre), sont-ce des entreprises ? Pas encore, pas vraiment, pas forcément au bout du compte*.

Si 56% des français rêvent de créer leur entreprise, on prévoit que quelque 500 000 auront sauté le pas de la création en 2009. Mais que se passe-t-il dans les faits ? Parmi les articles récents, je citerai celui de l'entreprise.com. Car, même s'il est titré "Encore un bon cru pour les créations d’entreprises en octobre 2009", il explique clairement qu'il s'agit aussi d'un "dispositif détourné de sa vocation première". Extrait :… il s’avère fréquent que des salariés utilisent ce dispositif non pas pour créer leur société, mais tout simplement pour se faire rémunérer. Le régime de l’auto-entrepreneur se révèle pratique pour les employeurs qui, tout en ayant besoin de main-d’œuvre supplémentaire, rechignent à embaucher un salarié en CDD ou en CDI, une procédure jugée trop lourde ou trop coûteuse en termes de charges sociales pour les comptes de l’entreprise.

Sécurité, donc ! Est-ce bien la quête de ces faux entrepreneurs qui préfèreraient un contrat de travail pour assurer un service sous la responsabilité et la conduite d'un employeur de fait ? La re-qualification en contrat de travail est un risque que leur faux clients n'ont même pas imaginé. A vouloir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière, on aboutit à du n'importe quoi !

Rentabilité, ensuite ! Est-ce que les "créateurs", comme on appelle sans nuance les auto-entrepreneurs inscrits, s'y retrouvent quand leurs clients (et faux clients) leur dictent leurs conditions ? Le vrai client a tendance a user de sa position de force par rapport à la prestation de service qu'il pourrait confier à l'auto-entrepreneur, en faisant baisser anormalement les tarifs. Le faux client (employeur qui ne veut pas le reconnaître) reprend cette complainte des cotisations sociales qu'il veut économiser, en essayant de négocier (d'imposer ?) des prix sans charges. Mais qui va payer les pots cassés ? Celui qui n'est ni autonome ni entrepreneur risque fort de confondre chiffre d'affaires et revenus.

Performance, enfin ! Est-ce que les créateurs optant pour le régime d'auto-entrepreneur en tirent un bénéfice réel ? Combien leur restera-t-il une fois déduites les charges, certes moindres ? Une fois payés les frais inévitables associés à la création (temps passé à une mini-étude de marché, fournitures, équipement minimum, invitations, prospection, voire formation, etc.) ? Ne vaudrait-il pas mieux démarrer tout de suite en portage salarial pour bénéficier de services plus performants, et faire baisser plus vite les frais de gestions appliqués sur le CA facturé ? Ou ne vaudrait-il pas mieux créer une vraie entreprise pour adopter dès le départ les bonnes pratiques de gestion qu'il faudra de toute manière intégrer une fois dépassé le plafond du régime d'auto-entrepreneur ? Est-ce que les clients y retrouvent leur compte ? Qu'arrive-t-il si la prestation ne convient pas, si le prestataire n'est pas qualifié, pas assuré ? Quel est le gain au final ? Est-ce que le système économique dans son ensemble fonctionne efficacement ? Crée-t-il de la valeur ajoutée ?

(*) voir aussi "Auto-entrepreneurs : bien voir les choses derrière les mots"


jeudi 22 octobre 2009

Se passer de Windows 7

Le jour de la sortie officielle de la mise à jour de Windows Vista, vendue sous le nom de Windows 7 (seven), les media se sentent un peu obligés de relativiser, une fois n'est pas coutume ! Ce qui nous change de la servilité habituelle de pas mal de journalistes, quand ils étaient en face de l'homme le plus riche du monde (Bill Gates). Y aurait-il un lien de cause à effet ? Depuis que Steve Ballmer a pris les commande de Microsoft, les commentaires ont un peu plus de recul. “Un nouvel échec serait impensable pour lui”, comme le dit Anthony Morel (BFM radio). Voici ce qu'écrit BFM sur son site* : Après l'échec de Vista, cette sortie prend des airs d'épreuve de vérité pour le groupe. Les nouveautés et les enjeux de ce lancement. Le défi pour Microsoft : faire oublier les bugs de Windows Vista avec un nouveau système d'exploitation qui en reprend tous les fondamentaux. Windows 7 est basé sur le même noyau technologique que son aîné... dont il tente de corriger les problèmes majeurs !
Alors, faut-il se passer de Windows 7 ? La plupart des entreprises vont se dépêcher d'attendre ! Le grand public qui a besoin de renouveler son matériel se verra fourguer Windows 7 avec sa nouvelle machine, comme ce fut le cas pour Vista. A l'usage, il nous dira ce qu'il en pense et si c'est (enfin !) un bon système ? Faut-il se passer de Windows tout court ? Comment le faire ? C'est possible, mais c'est soit plus cher soit plus compliqué, en apparence du moins.
Plus cher ? Si on passe à Mac OS, en réalité le logiciel système est même moins cher en général. Simplement, Microsoft a tendance à le copier… mal pour le vendre plus cher et plus tard. Snow Leopard est la version actuelle de l'OS du Mac : sa mise à jour depuis Leopard est facturée 29€. Comme Windows 7 par rapport à Vista, Snow Leopard est plus léger que Leopard, mais ne coûte pas 119€, dans toutes les boutiques**.
Plus cher à l'achat, car le système est fourni avec la machine, et la machine est fabriquée par Apple, exclusivement. Apple ne propose pas d'ordinateur entrée de gamme et veut maintenir ses marges, avec peu de produits, ce qui n'est pas le cas des grands fabricants de PC, qui peuvent perdre de l'argent sur certains modèles et se rattraper sur d'autres. Plus cher in fine ? Non, car le prix total de revient et d'utilisation est comparable ou meilleur, selon les études, en tenant compte de la vie complète du produit, jusqu'à la revente de l'ordinateur dont la cote se maintient bien mieux que celle des PCs.
Par ailleurs, petit à petit, avec la progression de sa part de marché, Apple baisse ses prix. La fameuse “taxe Apple” n'est plus vraiment en vigueur, contrairement à ce que Gizmodo écrit sur 20minutes.fr ! Le titre de l'article original est “Mac Tax Repealed: New MacBook Meets or Beats Windows 7 PCs”. Or "repealed" signifie "abrogé(e)" ! L'auteur a comparé le nouveau MacBook 13 pouces avec ses équivalents ultra-portables motorisés Windows (Dell Studio XPS 13, Samsung Q320 et Acer Aspire 3935). Conclusion : Apple se bat à armes égales sur ce terrain, en tous cas***.
Plus compliqué ? C'est ce que craignent — souvent à juste titre — les personnes qui passent à Linux. Seuls les passionnés occultent les efforts de désapprentissage des habitudes de Windows et les processus propres au monde linuxien et OpenSource. Telle une secte, Microsoft a tellement conditionné les utilisateurs, en verrouillant l'OS sur tous les ordinateurs personnels (sauf ceux d'Apple), que ces accros ont beaucoup de mal à s'adapter à un environnement plus sain et plus efficace, qui est celui du monde Unix.
Alors, s'en passer ? Pour les personnes équipées, pas de problème ! Il est urgent d'attendre… Pour les nouveaux acquéreurs, la question du choix du système n'est pas la bonne, car il n'est généralement pas possible de se passer de Windows. Les logiciels métiers, verticaux, etc. sont souvent uniquement disponibles en version Windows. Certes, les éditeurs s'ouvrent au Mac ou y reviennent. Certes, les solutions en ligne se développent à grande vitesse. Donc, il faut souvent Windows aussi sur sa machine. Peu importe ensuite que l'on opte pour un PC avec Windows pré-installé (immense majorité des cas, sauf quelques mini-PC sous Linux) ou un Mac avec Mac OS X pré-installé. Dans le premier cas, on peut ajouter une version populaire de Linux ; dans le second, on peut installer une version récente de Windows (depuis Vista SP2), puisque les Macintosh produits depuis bientôt 4 ans savent faire fonctionner les 2 systèmes, et la plupart des autres, comme Linux.
Au moment du choix, la vieille gué-guerre Mac contre PC ne sera peut-être pas celle que l'on imagine, ainsi que l'explique très bien l'article “L'éternelle guerre Mac contre PC. Microsoft vous pousse à acheter des PC, non pas parce qu'ils sont plus performants que les Mac, mais parce qu'ils sont moins chers”, dans lequel on comprend qu'on n'achète pas une somme de caractéristiques techniques, mais un ensemble complet (matériel et logiciel) et que le choix de chacun est parfaitement respectable, en fonction de ses besoins et moyens de départ. Ensuite, les choses peuvent évoluer considérablement et faire basculer certains de Win à Mac, très rarement le contraire.
(*) pour écouter 4 sujets très courts sur BFM : Sortie en grande pompe pour Windows 7
(**) plus fort que le prix des carburants sur autoroute — qui varie de 1 à 2 centimes, en général (vive la concurrence) — nous avons le prix quasi-uniforme pour les différentes versions de Windows 7 : Où acheter Windows 7 au meilleur prix ? (sic !)
(***) voir le comparatif et l'article américain : Mac Tax Repealed: New MacBook Meets or Beats Windows 7 PCs

lundi 19 octobre 2009

Jacques Marseille invité du Forum interclubs d'entreprises : les atouts de la France, après la crise

Vendredi 16 octobre, se tenait à St Estèphe le 4ème Forum interclubs d'entreprises de la Gironde. Il était organisé par le Club des entreprises du Médoc, présidé par Laurent Cadusseau très désireux de faire connaître les entreprises du Médoc. Après un buffet très bien fourni et convivial, qui a permis à nombre de personnes de se retrouver ou de faire connaissance, l'après-midi a été consacrée à 3 ateliers*, suivis d'une dégustation de St Estèphe, puis de la conférence de Jacques Marseille.

J'imagine que les hôtes ont été un peu déçus par le nombre de présents, alors qu'ils avaient davantage d'inscrits, comme en témoigne le nombre de badges restés à l'accueil. Ceci est d'ailleurs un point commun avec la Journée de l'Ecomomie (JEA), un mois plus tôt. L'éloignement a peut-être joué, car ce territoire aux vignobles prestigieux, est à 1h30 de la plupart des autres lieux des différents clubs d'entreprises.

Quoi qu'il en soit, le clou de ce Forum était l'intervention du grand témoin, Jacques Marseille, qui se présente comme "historien de l'économie". L'universitaire connu (professeur à la Sorbonne), auteur de nombreux livres et intervenant à la radio (Europe 1) ou à la télévision (France 5), a su captiver l'auditoire, en fin de journée. Autre point commun avec la JEA : la présence en fin de journée d'Alain Rousset, Président de la région Aquitaine, venu clôturer la journée ; lors de chacun des événements, le conférencier — Jean-Marc Daniel le 17 septembre, Jacques Marseille le 17 octobre — insistait sur le fait que ce sont les entreprises qui créent la richesse et alimentent la sphère publique.

En tous cas, nul doute que Jacques Marseille a redonné du baume au cœur à la majorité des participants ! Dans la vidéo, je n'ai repris que quelques extraits de plus d'une heure de conférence. Pour écouter la quasi totalité de son intervention, vous pouvez lancer le fichier audio ci-dessous (57 mn).




En résumé :
• la crise qui nous a frappée est tout ce qu'il y a de plus banal :
- une nouvelle crise survient en moyenne tous les 7 à 8 ans (les 3 dernières étant celles de 1987, de 1995 et de 2001),
- la durée moyenne d'une crise (sauf celle de 1929) est de 16 à 23 mois, la crise actuelle se terminerait donc maintenant,
- les crises ont pour origine la cupidité et l'amnésie,
- la prochaine crise viendra de la nouvelle bulle qui se crée : la dette de l'état !
- la mondialisation a considérablement créé de richesses,
- contrairement à 1929, les réserves de croissance existent avec les pays émergents,
• la France a des atouts importants pour s'en sortir :
- elle est la 5ème puissance mondiale (dans quelques années, elle va dépasser l'Allemagne, puis se fera dépasser par l'Inde, le Brésil et peut-être la Russie),
- la France est le 5ème exportateur mondial,
- la balance commerciale est un indicateur trompeur, car les grandes entreprises fabriquent à l'étranger les produits vendus à l'étranger,
- nous sommes le premier pays exportateur agro-alimentaire,
- les exportations annuelles de produits alcools, vins et spiritueux représentent 147 Airbus A320 et 273 TGV,
- mieux vaut miser sur le vin que sur l'Airbus qui sera inévitablement copié par les Chinois,
- nous sommes le quatrième exportateur mondial de services,
- les travaux publics comptent trois entreprises françaises dans les 5 premiers groupes mondiaux (Vinci, Eiffage, Bouygues),
- les investisseurs étrangers apprécient particulièrement la France et s'intéressent à nos PME,
- la France reste la première destination touristique mondiale,
• les français — champions du monde de la consommation des antidépresseurs — devraient se rendre compte des atouts de la France :
- le taux de natalité est le plus fort d'Europe et compte pour plus de 60% de l'excédent de croissance démographique (l'Allemagne va se retrouver en dessous de sa population de 1913, et nettement plus vieillissante),
- la géographie de la France (ouverture vers l'Atlantique et la Méditerranée, liaison avec la Grande-Bretagne par le tunnel, etc.),
- l'agriculture et la production alimentaire,
- l'attractivité de la marque "France" pour tous les peuples qui s'enrichissent (le luxe, la gastronomie, le vins, les architectes français, le tourisme, la culture),
- le capitalisme familial et l'édredon social qui favorisent la localisation des services.

(*) Le premier, animé par Jean-Marc Urrutibehety, président de l'interclubs, était surtout centré sur le développement des entreprises, avec notamment un point sur les aides européennes. Le second, animé par Alain Ribet, était une présentation de quatre entreprises médocaines, avec vidéos et témoignages. Le troisième a permis aux sponsors de rappeler leur action proche des entreprises : les experts comptables du réseau CER France et les conseillers de la Banque Postale.

lundi 12 octobre 2009

Viadeo à Bordeaux

Une initiative du réseau professionnel le plus répandu en France : mieux se faire connaître dans 8 grandes villes, dont Bordeaux. C'était le jeudi 8 octobre et la rencontre était organisée avec l'Echangeur Bordeaux Aquitaine, dans une salle surchauffée, tout en hauteur, prêtée par l'Institut des Saveurs, dans le complexe formation de Bordeaux-Lac.

Frédéric Chancholle (que j'avais vu la veille à Paris, au Salon des micro-entreprises) nous a présenté un certain nombre de fonctions de Viadeo qui n'étaient pas forcément connues de tous : par exemple, la possibilité de créer un hub privé. Surtout, il a expliqué comment optimiser son profil Viadeo, notamment en ajoutant une photo, ce que trop de personnes oublient, et on les consulte deux fois moins. Voir le compte-rendu de Claire Decroix (Retour sur un Viadeo Tour plebiscité) qui avait introduit la rencontre avec une utile introduction sur les réseaux sociaux.

Après Viadeo, c'était le tour de Jean-Etienne Durand, gérant de Wopata, toute nouvelle société bordelaise, spécialisée dans les applications web et mobiles. Quel plaisir d'avoir une présentation élégante, claire, avec peu de mots ! Tout le contraire des tristounets slides habituels dits "PowerPoint". Il faut dire que c'était fait avec Keynote, l'équivalent Mac, que j'ai la flemme d'utiliser… Comme quoi, Microsoft a atteint par contagion la quasi-totalité des personnes qui ont une présentation à faire ! Wopata ira loin — je l'espère —, car cette société a compris la valeur ajoutée à fournir aux entreprises pour profiter au mieux du web et sait l'expliquer simplement.

Pour finir, nous avons eu le témoignage de Susana Avila, que les membres du club BE33 connaissent bien, pour sa fraîcheur expressive et communicative (¡ Hola, Susana, que tal !). A propos du BE33, nous avons noté — avec Luc Deleplanque et Kathryn Larcher — le loupé de Viadeo qui n'a contacté qu'un seul club affaires pour proposer de terminer la session avec un pot ou une soirée réseau.


samedi 10 octobre 2009

Le conseil d'un expert en cybercriminalité : ne pas utiliser Windows pour consulter ses comptes bancaires


Lue dans MacPlus, ce jour, l'information selon laquelle un enquêteur de la police de Sidney fait "une recommandation simple pour éviter les problèmes au moment de consulter l’état de son compte bancaire sur internet : ne pas utiliser Windows. [Et de conseiller] de consulter son compte sur un ordinateur sous Linux ou directement depuis un iPhone ! Cette déclaration ne s’est pas faite au hasard : le gouvernement australien compte en effet interdire l’accès et la consultation d’un compte bancaire aux systèmes d’exploitation mal ou peu sécurisés."

Pas sympa pour Steve Ballmer, qui essayait de promouvoir, auprès des PME et micro-entreprises, une plus grande diffusion des PCs (comme s'il en vendait !) et de l'utilisation d'internet (comme s'il partageait les valeurs et les normes du web !).

Voir le billet d'hier : TPE, micro-entreprises, un terrain de chasse moins facile pour Microsoft

vendredi 9 octobre 2009

TPE, micro-entreprises, un terrain de chasse moins facile pour Microsoft

Steve Ballmer, mardi dernier à Paris, jouait au VRP de Microsoft, en mettant en avant Windows 7, ainsi que le système Windows Phone qui va équiper les téléphones concurrents de l'iPhone et favoriser le développement des applications pour les mobiles qui le choisiront. Dans la vision de Microsoft, il y a aussi la convergence avec la télévision et le "cloud computing*". On ne sait pas s'il croit à ce qu'il dit ! Windows 7 est parait-il enfin au niveau de Mac OS X (Snow Leopard), iPhone OS est encore loin devant… Pourtant, il rappelle que la vision de départ de sa compagnie (avec Bill Gates) était d'avoir un PC dans chaque foyer et chaque bureau. Mais plus de 30 ans après, l'ogre de Redmond a perdu le sens de l'innovation ! Depuis des années — depuis toujours diront certains — Microsoft copie, reprend les idées des autres. C'est ce qui a fait le succès planétaire de Bill Gates, quand il a trouvé chez Apple les clés pour développer son système Windows. (voir ou revoir l'extrait de Capital sur M6 ou l'extrait du documentaire sur les cinglés de l'informatique, à la fin de ce billet, qui raconte la suite de la prise de pouvoir de Microsoft sur les ordinateurs personnels).

Même Laurence Parisot s'ennuyait un peu à l'écouter ; on la voit un moment papoter avec le célèbre PKM**. A un autre moment, elle a posé une question à "Steve" à propos de ce que faisait Microsoft pour éviter aux entreprises de tomber dans ce qu'Alain Finkelkraut appelait "l'internet poubelle". Notre caricature d'américain moyen a répondu par le contrôle parental (quel rapport !) et avec les progrès en matière de sécurité de son navigateur, qu'il n'a même pas osé nommer ! Tellement il a honte du navigateur le plus pourri du monde, pré-installé sur les ordinateurs "motorisés" par Windows !?

C'est après que la "guest star" soit partie, accompagnée de ses gardes du corps, que Laurence Parisot a corrigé les propos de l'impérialiste du logiciel, en expliquant qu'en France même les petites entreprises étaient informatisées et connectées.

Petit montage de la conférence, animée par Bénédicte Tassart (RTL).

Extrait (8 mn) du documentaire américain datant de 1996, traduit en français :


Commentaire : déjà l'informatique se préparait à la révolution de l'internet, qui commençait tout juste à être visible du grand public. Pendant encore quelques années, Microsoft a vécu des jours heureux avec les versions ultérieures de Windows, principalement la branche dite NT, aboutissant à XP. Ensuite, Vista a été l'échec marketing retentissant que l'on connaît. Entre temps, Steve Jobs a repris les commandes d'Apple, lui évitant une fin programmée. Il a effectué un virage à 180°, en changeant complètement le système d'exploitation, à partir d'un noyau Unix, puis en adoptant les puces de toute l'industrie, permettant au Mac de faire tourner les différents systèmes (Mac, Windows, Linux). Il a créé l'iPod, puis l'iPhone et continue de développer l'excellence de ses ordinateurs et de son OS. Et le Mac progresse à nouveau en part de marché inexorablement, rentrant "par le haut", avec de plus en plus d'influenceurs qui l'utilisent à la maison et l'utilisent de plus en plus, à côté des PCs en entreprise.

(*) "cloud computing" est encore un de ces concepts qui aurait dû être traduit dès le départ en bon français ! Wikipedia ose "l'informatique dans le(s) nuage(s)" ! On sait bien que les informaticiens le sont parfois ! Il vaudrait mieux dire "l'informatique en ligne" ou "l'informatique sur le web", puisque ce sont à la fois les données et les applications qui sont en ligne, sur des réseaux et serveurs distants.

(**) Pierre Kosciusko-Morizet, président de Priceminister et de l’Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne)

mardi 29 septembre 2009

La langue française est encore en usage, même sur le web !

Qu'est devenue la loi Toubon ? L'article 1 de la Loi de 1994 disait : "Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics. Elle est le lien privilégié des États constituant la communauté de la francophonie"

On peut légitimement se poser la question, quand on écoute et lit de nombreux journalistes ! Exemples entendus ce week-end sur 3 radios :

- sur Europe 1 : "les pilules bleues jouent le rôle de facilitateur de l'érection (sic !)". Pas étonnant, puisque ce mot qui sent l'anglais à plein nez vient visiblement du verbe "to facilitate", qui n'a jamais été traduit par "facili… tater" à mon sens ! Ou, en l'occurrence "facili… tâter" !?

- sur BFM : le "cradle to cradle (C2C)", le "fixing" à la Bourse, la "problématique" du développement durable. Au lieu de jargonner à tout va — ce qui devient vraiment problématique — la radio BFM ferait mieux de clarifier, simplifier, rendre compréhensible les questions qu'elle traite. Pour cela, il faudrait se régénérer (ce que signifie "cradle to cradle*" = du berceau au berceau, ou comment développer des produits éco-responsables, renouvelables) avant que la fixation du prix des publicités soit en baisse, suite à une évasion des auditeurs !

- sur RTL, au Grand Jury : Christine Lagarde "on est sur un trend haussier". Elle n'est pas journaliste, mais ministre, tendance bureaucratique étatique nettement en hausse.

Au milieu de ces accros à notre langue, on est surpris de constater que des bloggueurs savent encore écrire. Devrais-je m'en étonner d'ailleurs ? Car, le blog est le lieu de l'écrit avant tout, et il vaut mieux écrire correctement pour se faire comprendre.

Je vous renvoie vers deux blogs que je conseille :
- celui de Marc Traverson

Et j'ajoute — dans un domaine différent, très "ouaibe deux" — celui d'Eric Dupin

(*) terme initié par un livre intitulé "Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things"