vendredi 24 juillet 2009
Loto entre preneurs (voir aussi prédateur, proie)
Le guide commence par les inévitables rappels sur "les facilités administratives, fiscales et sociales", le plafonnement du chiffre d'affaires, etc. Il est surtout consacré au détail pratique concernant les différentes déclarations, cotisations, y compris de la sortie du régime.
Mais ce qui fait écho à l'actualité en période de crise, ce sont surtout les questions préalables : "points à vérifier avant de s'inscrire". Par exemple : "Mon activité est-elle éligible ?", "Mon statut me permet-il de devenir auto-entrepreneur au titre d’une activité indépendante ?", "Ai-je besoin d’une qualification professionnelle pour bénéficier du statut d’auto-entrepreneur ?".
Et là, on est au cœur des critiques sur la légalisation d'activités en concurrence directe avec son employeur (détournement de clientèle), la question des professionnels qui ont une formation ou une qualification obligatoire (artisans notamment), ou pire encore l'arrivée d'un système pour des employeurs peu scrupuleux qui voudraient faire sortir des salariés de leur entreprise pour exploiter des sous-traitants peu armés. D'où l'avertissement non voilé : "Salariés, attention ! En aucun cas votre employeur ne peut décider de vous faire adhérer à ce régime en lieu et place de votre statut de salarié."
Morale de l'histoire : une idée généreuse au départ, avec la volonté de développer une attitude d'entrepreneur, de décloisonner l'économie, risque de se retourner contre l'économie justement, avec une précarisation accrue de certaines personnes. Ceux qui croyaient prendre de nouveaux revenus, une certaine indépendance, un élan, vont peut-être devenir la cible de prédateurs qui se servent sur des proies faciles.
Voir aussi mon billet du 25 mars sur l'effet d'aubaine pour certaines entreprises.
Voir également "les dérives d'un statut"
mercredi 22 juillet 2009
La pomme a vraiment la pêche !
Les faits sont têtus ! "Des produits plus novateurs que jamais et des consommateurs qui y répondent", dixit Steve Jobs, de retour aux commandes, après ses ennuis de santé. Co-créateur d'Apple, en 1976, "père" du Macintosh en 1984, viré de sa compagnie en 1985, il est revenu en 1996. Le Mac, devenu trop confiné dans le monde des créatifs, refaisait surface dans le grand public avec le premier iMac aux couleurs acidulées (1998). Puis ce fut le changement radical du système d'exploitation — Mac OS X — développé à partir d'Unix (2001), mais aussi le passage aux processeurs dits "x86", permettant de faire tourner aussi bien le système Mac que Windows XP ou Vista et la plupart des Linux (2006). Après 13 ans d'innovation, les ordinateurs représentent environ 50% du chiffre d'affaires d'Apple, si l'on inclut les logiciels qui les font tourner. Ceux qui se vendent le mieux sont les portables, avec une qualité et un prix supérieurs à la moyenne des PC portables.
L'autre moitié de l'activité d'Apple vient de la famille iPod (depuis 2001), iTunes (depuis 2003) et iPhone (depuis 2007). Le mouvement est un peu inverse par rapport aux ordinateurs, puisque l'iPod a été créé pour le grand public et la musique, alors que l'iPhone est plutôt un outil de travail pour les personnes en situation de mobilité. Là encore, contrairement au Mac d'origine, la technologie n'est pas la règle numéro 1. L'iPod est arrivé assez tard sur le marché des baladeurs mp3, déjà bien installé, mais il a innové par un duo design/facilité d'utilisation, ensuite complété par la musique en ligne sur iTunes. Itou pour l'iPhone, avec en face un Nokia numéro 1, un RIM avec son Blackberry roi des professionnels. Sauf que l'iPhone n'est pas vraiment un téléphone, mais un mobile communicant et tactile, avec une fonction téléphone.
En période de crise, les leçons d'Apple sont plus que jamais valables. Les entreprises ne se remettent en cause que sous la pression, alors que Steve Jobs a cherché à "jouer un coup d'avance" au lieu de copier et transformer comme continue de la faire Microsoft, vraiment en panne d'idées et de souffle inspiré. Se pourrait-il que certaines des leçons d'Apple puissent guider les consultants et autres créateurs d'activités de conseil ? Je le crois toujours et mon billet du 23 janvier dernier l'expliquait.
PS : (mise à jour du 23/07/09) lire l'excellent MacPlus, malgré ses fautes de frappe ou de style, qui titrait ce matin "Apple plus chère que Google", voulant dire que la valorisation boursière est supérieure !! Déjà qu'on répète que le matériel Apple est plus cher que la concurrence, même quand ce n'est pas vrai, en regardant ce qui est sous le capot, et encore moins quand on compare le coût total d'utilisation (Total Cost of Ownership) !!
(mise à jour du 24/07/09) on ne résiste pas au plaisir d'ajouter que Microsoft, de son côté, mange "la soupe à la grimace […] avec un trimestre financier […] encore pire que prévu. Le géant (aux pieds d’argile) de Redmond a ainsi annoncé un chiffre d’affaires de 13,1 milliards de dollars, soit 17% de moins qu’au même trimestre l’an passé."
samedi 11 juillet 2009
Pourquoi nous bassiner avec le savoir-être ?
S'agit-il d'une valeur humaine fondamentale ? Voire d'une morale ? La morale est un facteur clé du bien-être collectif. L'immoralité a toujours un coût, même s'il est souvent caché car porté par les plus faibles. C'est pourquoi le savoir-être est une composante clé du recrutement et de la formation […] qui seront demain responsables de groupes humains. Ah que … ! … mais que c'est beau !!
lundi 6 juillet 2009
De moins en moins de navigation avec Explorer
Après avoir terrassé Netscape Navigator, LA référence à l'époque pour la navigation internet, Microsoft Internet Explorer a du plomb dans l'aile ! Comme quoi la stratégie du package forcé ne suffisait pas : l'inclure par défaut avec le système d'exploitation qui a inondé le monde de l'informatique dite "personnelle", et l'imbrication des deux explorateurs (interne, pour trouver les fichiers de la machine) et externe (pour aller sur le web).
Cette astucieuse confusion des genres a profité à Microsoft, au delà du raisonnable, en lui permettant d'envahir l'accès internet avec un mono-produit, toujours non orthodoxe quant au respect des règles du web, longtemps intrusif et dangereux (IE6, surnommé le cancer du web) et largement dépassé jusqu'à ce que la montée en puissance de Firefox conduise Microsoft à se réveiller et à proposer IE7, et maintenant IE8.
A force d'expliquer aux utilisateurs lambda du monde du PC qu'il n'y a pas qu'un seul outil pour aller sur le web, la fondation Mozilla, qui a repris les codes du défunt Netscape pour développer Firefox, le message s'est répandu, tant dans les institutions (telle la Gendarmerie) et les grandes administrations ou entreprises que chez les particuliers.
On peut voir le résultat, de haut en bas, avec les statistiques en France*, puis en Europe, puis du côté de la navigation sur les mobiles, qui est en train de se développer à grande vitesse, grâce à l'iPhone.
(*) la France se tâte, puisque Mozilla Firefox était en train de passer au dessus d'IE, en octobre 2008 ; puis, l'arrivée d'IE8 a fait remonter le navigateur de l'ogre de Redmond ; la tendance inéluctable au niveau européen montre bien que les courbes vont se croiser très bientôt.