mercredi 22 juillet 2009

La pomme a vraiment la pêche !

Les titres de la presse sont éloquents : "Résultats : Apple ne connaît pas la crise et bat des records" (Le Mag IT), "Apple snobe la crise" (Le Figaro), "Pour Apple, "la récession n'existe pas" (Le Monde)", "Apple se joue de la crise grâce à l'iPhone" (ZDNet), "Apple a trouvé la recette miracle de la croissance" (le Journal des Finances)". Comment expliquer une telle pêche pour la pomme ?

Les faits sont têtus ! "Des produits plus novateurs que jamais et des consommateurs qui y répondent", dixit Steve Jobs, de retour aux commandes, après ses ennuis de santé. Co-créateur d'Apple, en 1976, "père" du Macintosh en 1984, viré de sa compagnie en 1985, il est revenu en 1996. Le Mac, devenu trop confiné dans le monde des créatifs, refaisait surface dans le grand public avec le premier iMac aux couleurs acidulées (1998). Puis ce fut le changement radical du système d'exploitation — Mac OS X — développé à partir d'Unix (2001), mais aussi le passage aux processeurs dits "x86", permettant de faire tourner aussi bien le système Mac que Windows XP ou Vista et la plupart des Linux (2006). Après 13 ans d'innovation, les ordinateurs représentent environ 50% du chiffre d'affaires d'Apple, si l'on inclut les logiciels qui les font tourner. Ceux qui se vendent le mieux sont les portables, avec une qualité et un prix supérieurs à la moyenne des PC portables.

L'autre moitié de l'activité d'Apple vient de la famille iPod (depuis 2001), iTunes (depuis 2003) et iPhone (depuis 2007). Le mouvement est un peu inverse par rapport aux ordinateurs, puisque l'iPod a été créé pour le grand public et la musique, alors que l'iPhone est plutôt un outil de travail pour les personnes en situation de mobilité. Là encore, contrairement au Mac d'origine, la technologie n'est pas la règle numéro 1. L'iPod est arrivé assez tard sur le marché des baladeurs mp3, déjà bien installé, mais il a innové par un duo design/facilité d'utilisation, ensuite complété par la musique en ligne sur iTunes. Itou pour l'iPhone, avec en face un Nokia numéro 1, un RIM avec son Blackberry roi des professionnels. Sauf que l'iPhone n'est pas vraiment un téléphone, mais un mobile communicant et tactile, avec une fonction téléphone.

En période de crise, les leçons d'Apple sont plus que jamais valables. Les entreprises ne se remettent en cause que sous la pression, alors que Steve Jobs a cherché à "jouer un coup d'avance" au lieu de copier et transformer comme continue de la faire Microsoft, vraiment en panne d'idées et de souffle inspiré. Se pourrait-il que certaines des leçons d'Apple puissent guider les consultants et autres créateurs d'activités de conseil ? Je le crois toujours et mon billet du 23 janvier dernier l'expliquait.

PS : (mise à jour du 23/07/09) lire l'excellent MacPlus, malgré ses fautes de frappe ou de style, qui titrait ce matin "Apple plus chère que Google", voulant dire que la valorisation boursière est supérieure !! Déjà qu'on répète que le matériel Apple est plus cher que la concurrence, même quand ce n'est pas vrai, en regardant ce qui est sous le capot, et encore moins quand on compare le coût total d'utilisation (Total Cost of Ownership) !!

(mise à jour du 24/07/09) on ne résiste pas au plaisir d'ajouter que Microsoft, de son côté, mange "la soupe à la grimace […] avec un trimestre financier […] encore pire que prévu. Le géant (aux pieds d’argile) de Redmond a ainsi annoncé un chiffre d’affaires de 13,1 milliards de dollars, soit 17% de moins qu’au même trimestre l’an passé."

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