Face à la déferlante médiatique du régime de l'auto-entrepreneur (encore trop souvent appelé "statut" encore ce jour sur BFM), l'Urssaf de Paris région parisienne vient de réaliser un guide pratique intitulé "Tout ce que vous devez savoir sur les formalités et les cotisations de l’auto-entrepreneur". Face aux dérives possibles, ce n'est pas seulement l'Urssaf, mais aussi l'Inspecteur du Travail ou les Prud'hommes qui pourraient bien mettre leur grain de sel dans un plat qui commence à se faisander.
Le guide commence par les inévitables rappels sur "les facilités administratives, fiscales et sociales", le plafonnement du chiffre d'affaires, etc. Il est surtout consacré au détail pratique concernant les différentes déclarations, cotisations, y compris de la sortie du régime.
Mais ce qui fait écho à l'actualité en période de crise, ce sont surtout les questions préalables : "points à vérifier avant de s'inscrire". Par exemple : "Mon activité est-elle éligible ?", "Mon statut me permet-il de devenir auto-entrepreneur au titre d’une activité indépendante ?", "Ai-je besoin d’une qualification professionnelle pour bénéficier du statut d’auto-entrepreneur ?".
Et là, on est au cœur des critiques sur la légalisation d'activités en concurrence directe avec son employeur (détournement de clientèle), la question des professionnels qui ont une formation ou une qualification obligatoire (artisans notamment), ou pire encore l'arrivée d'un système pour des employeurs peu scrupuleux qui voudraient faire sortir des salariés de leur entreprise pour exploiter des sous-traitants peu armés. D'où l'avertissement non voilé : "Salariés, attention ! En aucun cas votre employeur ne peut décider de vous faire adhérer à ce régime en lieu et place de votre statut de salarié."
Morale de l'histoire : une idée généreuse au départ, avec la volonté de développer une attitude d'entrepreneur, de décloisonner l'économie, risque de se retourner contre l'économie justement, avec une précarisation accrue de certaines personnes. Ceux qui croyaient prendre de nouveaux revenus, une certaine indépendance, un élan, vont peut-être devenir la cible de prédateurs qui se servent sur des proies faciles.
Voir aussi mon billet du 25 mars sur l'effet d'aubaine pour certaines entreprises.
Voir également "les dérives d'un statut"
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire